C’est une figure de discours dans laquelle on se sert de termes et de discours propres à une chose, pour en signifier une autre ; c’est une métaphore suivie et continuée. Par exemple, lorsque les prophètes représentent le peuple juif sous l’allégorie d’une vigne plantée, cultivée, arrosée de la main de Dieu, et qui, au lieu de lui rendre de bons fruits, ne lui donne que du verjus, ou des grappes amères ; et ainsi des autres.
Les allégories sont très-fréquentes dans l’Écriture aussi bien que les métaphores, les paraboles, les similitudes et les comparaisons.
Les Juifs, et en général les peuples de Syrie et de Palestine aimaient cette manière de discours figuré, dit saint Jérôme, et ils l’employaient dans presque tout ce qu’ils disaient. Un des principaux devoirs d’un commentateur est de distinguer le sens allégorique du sens littéral, et de rappeler au littéral le sens allégorique. Les anciens Juifs, comme les Thérapeutes, l’auteur du livre de la Sagesse, Josèphe et Philon, et après eux la plupart des anciens Pères, tournaient en allégorie même les endroits historiques de l’Écriture, et où le sens littéral est le plus sensible. Mais ces explications allégoriques en elles-mêmes ne sont guère propres qu’à édifier. Elles ne peuvent régulièrement être mises en preuve, sinon lorsque Jésus-Christ ou les Apôtres les y ont employées. Voyez ci-après le titre, sens de L’Écriture [Les païens ont allégorisé les traditions primitives et d’autres faits appartenant à l’histoire du peuple de Dieu ; telle est l’origine de leurs cosmogonies et de leurs légendes mythologiques. Voyez Moïse, tradition primitives, et les noms des dieux de la fable].