Ce terme est consacré dans le style des auteurs qui ont traité des cérémonies religieuses pour marquer les aspersions, fumigations et autres cérémonies employées pour purifier les lieux ou les personnes souillées. Par exemple, Dieu ordonne à Moïse de prendre les lévites du milieu des enfants d’Israël, et de les purifier par l’eau d’expiation (Nombres 8.6-7). Ailleurs (Nombres 19.20) il ordonne sous peine de la vie que quiconque se sera souillé par l’attouchement d’un mort, ou en assistant à des funérailles, se purifie en s’arrosant avec l’eau de lustration. Cette eau était une espèce de lessive, que l’on faisait en jetant dans de l’eau pure une pincée de la cendre d’une vache rousse, immolée au jour de l’expiation solennelle. On arrosait de cette eau les personnes et les choses qui avaient contracté quelque souillure à l’occasion d’un mort. On peut aussi donner le nom de lustration à cc qui se pratiquait lorsqu’un lépreux était guéri de sa lèpre (Lévitique 14.1-4), ou qu’une femme venait se présenter au temple après ses couches (Lévitique 12.6-8).
On se sert aussi souvent du verbe lustrare, en parlant de la consécration que les parents faisaient de leurs enfants en l’honneur du faux dieu Moloch. Ils les faisaient passer uu par-dessus les flammes, selon quelques-uns, ou entre deux feux, selon les autres ; ou enfin ils les consumaient dans les flammes, suivant la plus commune opinion. C’est ce que Dieu avait très-expressément défendu (Deutéronome 18.10), et qui ne laissa pas de se pratiquer assez souvent dans Israël. Voyez ci-après Moloch, et notre dissertation sur cette divinité des Ammonites, imprimée à la tête du Commentaire sur le Lévitique.