Lys ou Lis, Lilium, fleur très-commune. Lis, en latin lilium, en hébreu susan, ou schuschan, peut-être à cause du nombre de ses feuilles, qui sont au nombre de six, en hébreu ses ou schesch. Le lis est une fleur fort commune. Il y en a de plusieurs couleurs ; des blancs, des rouges, des orangés, des jaunes. Ils étaient fort communs dans la Judée, et venaient en pleine campagne. Voyez les lis des champs, dit Jésus-Christ dans l’Évangile (Matthieu 6.28-30) ; ils ne travaillent point et ne filent point, et cependant jevous déclare que Salomon dans toute sa gloire, n’a jamais été vêtu comme l’un d’eux. Si donc Dieu a soin de vêtir de cette sorte une herbe des champs, qui est aujourd’hui, et qui sera demain jetée dans le feu, combien aura-t-il plus de soin de vous vêtir ? On voit par là que lorsque les lis étaient fanés, on les coupait et on les jetait au feu, pour brûler.
Le R. P. Souciet, jésuite, prétend que le lis dont il est parlé dans l’Écriture sous le nom de sousan est la couronne impériale, c’est-à-dire, cette sorte de plante dont les fleurs sont disposées comme en couronne, surmontée d’un bouquet de feuilles ; c’est le lis persique, le tusaï des Perses, le lis royal, ou lilium basileion des Grecs. En effet, il paraît par le Cantique des cantiques que le lis dont parle Salomon était rouge, et qu’il distillait une liqueur (Cantique 5.13) : Labia ejus lilia distillantia myrrham. Il y a des couronnes impériales à fleurs jaunes, et d’autres à fleurs rouges ; celles-ci sont les plus communes. La tige qui les porte est grosse comme le doigt, arrondie, lavée d’un pourpre foncé, haute de trois pieds environ. Ses fleurs ne diffèrent guère de celles du lis blanc que par la couleur. Elles sont toujours penchées et disposées en manière de couronne, à l’extrémité de la tige qui est surmontée par un toupet de feuilles. Il y en a qui ont double rang de fleurs, ou des fleurs doubles. Elles ne viennent pas toujours dans un nombre égal, ni dans le même ordre. Quelquefois il en fleurit peu, et quelquefois beaucoup. Chaque feuille de cette fleur a dans le fond une certaine humeur aqueuse qui forme comme une perle très-blanche qui distille peu à peu des gouttes d’eau très-nettes et très-claires. C’est apparemment cette eau que l’Épouse du Cantique appelle la Myrrhe : Labia ejus lilia distillanlia myrrham.
Judith parle d’un ornement de femme qui s’appelait lis (Judith 10.3) : Assumpsit dextraliola et lilia, et inaures. On ignore ce que c’était que ces lis. Ce pouvait être, au jugement de Grotius, quelque chose qui pendait du cou. Peut-être aussi que lilia du texte est une faute du copiste, qui au lieu de psilia, des bracelets, qu’il n’entendait pas, aura mis lilia. Il est certain que le Grec dit pselia, et que le Syriaque a lu de même.