Ou Alohé
Père de Sellum (Néhémie 3.12). On trouve encore un autre Israélite de ce nom (Néhémie 10.24).
Sorte d’arbre qui vient aux Indes, de huit ou dix pieds de haut ; son-tronc est gros comme la cuisse ; à sa tête il fait un grand amas de feuilles dentelées et épaisses, larges par en bas, et s’étrécissant vers la pointe ; elles sont de quatre pieds de long ; sa fleur est d’un rouste entremêlé de jaune, et double comme l’œillet ; de cette fleur vient un fruit rond comme un gros pois, blanc et rouge. On tire le suc de ces feuilles, en les fendant avec un couteau, et en recevant ce suc dans des calebasses.
Les géographes orientaux disent tous que le bois d’aloé, dont l’odeur est exquise, ne se trouve que dans les provinces des Indes comprises dans le premier climat ; que le plus excellent de tous est celui qui se trouve dans l’île de Senf, située dans la mer Indienne en tirant vers la Chine. D’autres croient que le bois d’aloé qui vient dans l’île de Comar, ou au cap de Comorin, est le meilleur de tous, et que c’est de celui-ci dont un roi des Indes fit présent à Nouschiran, jusqu’au poids de dix quintaux, qui se fondait et brûlait au feu comme de la cire. Il vient aussi beaucoup de ce bois, des îles de Sumatra et de Ceylan. Voilà pour ce qui regarde le bois d’aloé.
Il y a quelques interprètes qui croient que l’hébreu (Nombres 24.6) ahalim signifie l’aloès. La Vulgate dit : comme des tentes que le Seigneur a dressées ; mais on peut traduire l’hébreu : Comme des alcalin ; que le Seigneur a plantés. Les Septante et saint Jérôme traduisent quelquefois ahalim par ancien, on aloen. Mais comme l’aloé, pris dans le sens d’un arbre n’est pas commun ni dans l’Arabie, ni dans les pays voisins, d’autres traduisent ahalim par le santal ; mais le santal a été inconnu aux anciens, et les modernes qui en parlent, le font venir des Indes. On connaît un aloé de Syrie, de Rhodes et de Candie, nommé aspalate, qui est un arbrisseau hérissé d’épines, dont les parfumeurs emploient le bois, après lui avoir ôté l’écorce, pour donner du corps aux parfums qui, sans cela, seraient trop liquides. Voyez (Proverbes 7.17 ; Cantique 4.11), pour la signification d’ahalim. Voyez encore l’article qui suit.
Dans le sens de plante ou d’herbe, est une plante dont les feuilles sont de l’épaisseur de deux pouces, piquantes et cannelées. Du milieu sort une tige qui renferme une graine blanche extrêmement légère et presque ronde. Il se trouve à présent de l’aloès en plusieurs endroits de la France. On en tire un suc très-amer qui préserve les corps morts de la pourriture. On dit, mais c’est une fable, que l’aloès ne fleurit qu’une fois en cent ans, et que sa fleur en s’épanouissant, fait un grand bruit ; on en a vu de fleuris assez souvent au Jardin royal à Paris, et sans aucun bruit sensible. Il y a beaucoup d’apparence que cette plante est le seul véritable aloé, car ce que l’on dit du bois d’aloé, passe pour fabuleux dans l’esprit de plusieurs savants.
C’est de cette plante que l’on tire la drogue nommée aloé, qui est une liqueur très-amère, qui entrait dans les embaumements pour garantir les corps de la pourriture. Nicodème acheta environ cent livres de myrrhe et d’aloé, pour embaumer le corps de Jésus-Christ (Jean 19.39). Dans les Proverbes (Proverbes 7.17), la femme débauchée dit qu’elle a parfumé son lit de myrrhe, d’aloé et de cynname ; et l’Épouse du Cantique dit que la myrrhe, l’aloé et tous les parfums se trouvent dans le jardin de son Époux (Cantique 4.14). Le texte hébreu dans ces endroits, lit ahalim, que les rabbins entendent du santal qui est un bois aromatique. Mais la plupart l’entendent de l’aloé dont on vient de parler, ou d’un autre aloé de Syrie, dont nous avons parlé plus haut.
Les Arabes appellent sabr, l’aloé, quand il se prend pour une plante. Ils croient que de toutes les espèces d’aloé, celui qui croit dans l’île de Socotorah, est le plus excellent, qu’Alexandre le Grand transporta en Arabie et en Éthiopie les anciens habitants de cette île, et mit en leur place des Macédoniens pour cultiver l’aloé ; et les habitants de Socotorah cueillent les feuilles de cette plante au mois de juillet, les font bouillir dans de grandes chaudières pour en tirer le suc ; ils mettent ensuite ce suc dans des outres pour les exposer au soleil pendant les jours caniculaires.