Missa. Ce nom s’emploie aujourd’hui dans l’Église, pour signifier le sacrifice non sanglant du corps et du sang de Jésus-Christ, qui s’offre sur l’autel sous les apparences du pain et du vin. Le nom de Messe pris en ce sens ne se trouve en aucun endroit de l’Écriture ; mais il est en usage depuis la fin du troisième siècle chez les Pères latins et les auteurs ecclésiastiques. Il est inutile d’en chercher l’étymologie dans le grec ou dans l’hébreu (Deutéronome 16.10), comme ont fait quelques-uns. Missa vient de mitto, envoyer. On a dit Misse, pour Missio ; et ce nom se trouve en ce sens même dans Suétone, Catigul., chapitre 25. Et comme à la fin de la messe des catéchumènes, c’est-à-dire, après la lecture de l’évangile et après le sermon comme aussi après le sacrifice et les prières achevés, le prêtre ou le diacre renvoyait le peuple en prononçant à haute voix : Ite, Missa est, ou Missio est : Vous pouvez vous en retourner chacun chez vous ; de là est venu que le nom de Missa ou de Missio a été donné à toute l’action et la cérémonie du sacrifice. On peut voir sur cela le cardinal Baronius, Annal. Eccl ad an. 34., n. 60 ; le cardinal Bona, De Reb. Liturg lib. I ; M. du Cange, Glossar. Latin., ad vocem Missa ; Martinus Mortinius, Lexie. Missa, etc. Nous parlerons du sacrifice de la messe ci-après, sous l’article Sacrifice.