Le Sauveur, dans l’Évangile, dit qu’il vaudrait mieux qu’on jetât dans la mer un homme avec une meule d’âne au cou, que de souffrir qu’il scandalisât un des petits (Matthieu 18.6). Cette meule d’âne, selon les uns, est une grosse meule qu’on fait tourner par un âne, pour la distinguer d’une moindre meule qu’on tourne avec les bras. D’autres croient que mola asinaria marque la meule de dessous qui est paresseuse et immobile.
Moïse, pour exprimer la première et la dernière des conditions (Exode 11.5), dit : Depuis le premier-né de Pharaon qui est assis sur le trône, jusqu’à la servante qui travaille à tourner la meule ; parce qu’avant l’invention des moulins à vent et à eau on se servait communément de moulins à bras pour moudre. On occupa Samson à cet ouvrage dans sa prison parmi les Philistins (Juges 16.21). Il est souvent fait allusion à cet usage. Voyez (Isaïe 47.2 ; Matthieu 29.41 Luc 17.35). (1)
Moïse défend de prendre en gage à un pauvre, la meule de dessous et celle de dessus (Deutéronome 24.6) ; ou, selon l’Hébreu : Vous ne prendrez pas les deux meules de moulin et le chariot. Il veut apparemment parler des moulins dont les Hébreux se servaient dans le désert, et qui étaient montés sur des chariots, à cause des fréquents décampements. Les deux paraphrastes chaldéens l’expliquent dans un sens figuré : Vous n’userez point de maléfices pour empécher la consommation du mariage. Quelques rabbins expliquent dans un sens à-peu-près semblable, ce qui est dit de Samson qu’on faisait moudre dans sa prison ; pour en avoir, disent-ils, de la race. Molere se prend quelquefois dans un sens obscène dans les auteurs profanes, et dans Job 31.10. L’Hébreu : molat alteri uxor mea, etc.
(1) Moudre du froment sur un moulin à bras : dans l’antiquité les femmes étaient chargées ainsi de moudre le blé. Jésus-Christ, annonçant la destruction de Jérusalem, dit ces paroles : Deux femmes moudront au moulin ; l’une sera prise et l’autre laissée.