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Meurier
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet

Meurier [ou Murier], en latin, morus. L’auteur du psaume soixante-dix-sept, dit que le Seigneur, parmi les plaies dont il frappa l’Égypte, fit mourir leurs vignes par la grêle, et leurs mûriers par la bruine. L’hébreu dont se sert l’auteur du psaume, signifie, selon la plupart des interprètes, qu’il fit mourir leurs sycomores par la gelée, ou par une grosse grêle. Le sycomore est commun en Égypte. Il a la feuille assez semblable au mûrier, et le fruit approchant de la figue ; d’où lui vient le nom de sycomore, qui est un composé de sycos, une figue ou un figuier, et moros, un mûrier. L’hébreu schikamah, est apparemment la racine sycaminus, qui signifie aussi un sycomore.

Il est dit dans le premier livre des Machabées (1 Machabées 6.34), que le jeune roi Antiochus Eupator étant venu en Judée avec une puissante armée et un bon nombre d’éléphants ; ceux qui conduisaient ces animaux leur montrèrent du jus de raisin et de mûres, pour les irriter et les animer au combat. L’éléphant de sa nature n’est nullement cruel ; pour l’effaroucher, il faut le piquer, l’irriter, ou l’enivrer, ou lui montrer du sang, ou quelque chose qui ressemble au sang. Nous lisons dans le troisième livre des Machabées, que pour les disposer à écraser sous leurs pieds ou sous leurs genoux les Juifs d’Égypte, que le roi Ptolemée Philopator voulait faire mourir, on leur donna à boire du vin mêlé avec des drogues qui portent au cerveau, pour leur ôter le sentiment de compassion ou de douleur, qui leur est propre. Il faut toutefois convenir qu’on ne lit pas dans les auteurs profanes qu’on ait montré du jus de raisin ou de mûres à ces animaux pour les effaroucher. Plutarque et Sénèque disent que les taureaux s’irritent en voyant le rouge, et les éléphants à la vue du blanc. Mais on ne peut pas douter de ce qui est rapporté dans le premier livre des Machabées ; et puisque l’expérience fait voir qu’il est peu d’animaux qui ne s’émeuvent a la vue du sang, ou même à la vue d’une couleur vive et rouge, comme le montre Vallésius, pourquoi la même chose n’arrivera-t-elle pas aux éléphants ?