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Moisson
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet Westphal Bost

Dans la Palestine, la moisson des orges se commençait immédiatement après la fête de Pâques. Le lendemain de cette fête, ou plutôt le soir du 15 de nisan, auquel commençait le 16 du même mois, qui était jour ouvrable, la Maison du Jugement envoyait hors de Jérusalem des hommes pour cueillir la gerbe des nouveaux orges, pour sacrifier au Seigneur les prémices des moissons. Les villes voisines s’assemblaient au lieu où l’on devait cueillir cette gerbe, pour être témoins de la cérémonie. Lorsque la nuit commençait, les envoyés demandaient trois fois si le soleil était couché. On leur répondait autant de fois qu’il l’était. Ils demandaient trois fois, et on leur accordait de même la permission de moissonner. Trois hommes moissonnaient avec trois faucilles différentes une gerbe, qui faisait la mesure de trois sata de grains. On la mettait dans trois coffres différents, et on l’apportait au temple, où elle était battue, vannée et préparée pour être offerte au Seigneur le lendemain matin (Lévitique 23.10-11). Josèphe raconte que cette offrande se faisait un peu autrement de son temps. On prenait une gerbe d’orge dont on tirait le grain en grillant le haut de l’épi. Après avoir nettoyé ce grain, on le broyait dans le mortier ou sous la meule ; on en tirait un astaron, ou environ trois pintes ; on le présentait au prêtre, qui en jetait une poignée sur le feu de l’autel. Le reste demeurait pour son usage.

Les prémices de la moisson du froment se présentaient au temple à la Pentecôte (Exode 23.16 ; 34.22) ; mais la moisson du froment se faisait auparavant. Les Juifs marquent le commencement de la moisson du froment au 18 du mois jiar, qui est le trente-troisième jour après la fête de Pâque.

Moïse ordonne que quand on moissonne un champ, on ne le moissonne pas entièrement (Lévitique 23.22 ; 9.9), mais qu’on en laisse un
petit coin pour le pauvre et l’indigent. Il ne détermine pas la quantité qu’on en doit laisser : mais les rabbins enseignent que ce doit être au moins la soixantième partie de la moisson : ce qu’ils étendent aux vendanges, aux fruits et à toutes sortes de grains. Voyez dans la Misne, livre 1 article De Angulo, ou Miscath Peah. Moïse veut aussi que l’on ne soit pas trop scrupuleux à ramasser les épis qui tombent (Lévitique 19.9), ni à aller rechercher une gerbe, par exemple, qui aurait été oubliée dans le champ (Deutéronome 24.19) ; mais qu’on les y laisse pour les pauvres qui iront glaner.