Officiers de la cour et des armées des rois hébreux.
Dom Calmet a fait sur eux une dissertation qui est une de celles que l’on trouve dans la Bible de Vence, tome 6. Ces officiers avaient des titres différents ; don Calmet les classe dans l’ordre que voici : Fils du roi, Précepteurs et nourriciers des enfants du roi, Intendant ou maître de la maison du roi, Chancelier ou officier appelé Mazechir, Secrétaire du roi,. Ami ou favori du roi (ce n’était pas un fonctionnaire), Second ou vicaire du roi, Prêtres ou prophètes du roi, Conseillers du roi, Intendants du roi, Intendants des tributs ; Officiers de la bouche du roi, Eunuques du roi, Gardes de la porte du roi, Gardes du corps du roi, troupes qui l’accompagnaient, coureurs, Prince de la milice Prince des tribus, Chefs de mille hommes, de cent, de cinquante et de dix, Officiers nommé schalischim, Écrivains des armées, Ecuyers, Officiers nommés soterim, ou schoterim.
Officiers de la bouche du roi.
Ils sont assez bien marqués sous Salomon (c’est dom Calmet qui parle) ; mais il ne paraît pas que les rois ses successeurs aient été en état d’imiter sa somptuosité et sa magnificence. Ce prince avait douze intendants qui fournissaient à sa maison tous les vivres et toutes les provisions nécessaires (1 Rois 4.7) et suivants. Ils servaientchacun un mois, et avaient leur département dans les divers cantons d’Israël, afin que le peuple ne fût point foulé, et que la table du roi fût mieux servie, en partageant ainsi les temps et les lieux d’où l’on tirait les provisions de bouche. On consommait chaque jour à la table de ce prince trente cores de fleur de farine, et soixante cores de farine (1 Rois 4.22-23). Le core est une mesure qui contient environ deux cent quatre-vingt-cinq litres ; pour la viande, on tuait dix bœufs gras ou engraissés exprès, vingt bœufs tirés du troupeau, cent béliers, et en outre il y avait de la venaison, des bœufs sauvages, des chevreuils, des cerfs et de la volaille. Tout cela fait assez voir quel pouvait être le nombre de ceux qui composaient la cour de ce prince. La reine de Saba, étant venue exprès à Jérusalem peur voir de ses yeux ce que la renommée publiait de la sagesse de Salomon, ne vit rien avec plus d’admiration que le nombre, la propreté et l’ordre de ses officiers de ses échansons, de ceux qui le servaient à table (1 Rois 10.5), et la profusion et la délicatesse des viandes qui lui étaient servies. Ce prince nous apprend lui-même qu’il avait des bandes de musiciens et de musiciennes ; et qu’il n’avait rien épargné pour avoir une vaisselle propre et précieuse, et des vases à boire magnifiques (Ecclésiaste 2.8). Tout cela était d’or (2 Chroniques 9.20) : On servait vraisemblablement sur la table des rois de Juda et d’Israël tout ce qui devait être donné à manger à ce grand nombre d’officiers, qui avaient tous bouche en cour ; car leur nombre était extrêmement grand. Si l’on en croit les écrivains les plus exacts (Villalpand et Calvisius), on comptait quarante-huit mille six cents hommes, ou même cinquante mille à la cour de Salomon. Jézabel, outre les officiers de sa maison, nourrissait de sa table (1 Rois 18.19) quatre cents faux prophètes d’Astarté. L’histoire nous apprend que les rois de Perse donnaient ordinairement à manger par jour à quinze mille hommes dans leur cour (Herodot lib. 7), et qu’ils faisaient servir sur leurs tables généralement tout ce qui devait être distribué à leurs officiers pour leur nourriture (Athen., lib. 6). Samuel (1 Samuel 8.11) et suivants, prédisant aux Israélites le droit du roi qui devait régner sur eux, leur dit que ce prince prendra leurs filles pour lui servir de parfumeuses, de cuisinières et de pâtissières, qu’il prendra leurs serviteurs et leurs.servantes, et leurs jeunes hommes pour cultiver ses terres et pour ses ouvrages de la campagne, en un mot que tout le peuple deviendrait esclave du roi : c’était en effet la condition des peuples d’Orient à l’égard de leurs princes ; les rois d’Orient traitaient leurs sujets comme des serviteurs, faisaient sur eux des exactions onéreuses, excessives et violentes, tiraient la dîme de leurs biens, exigeaient des eorvées. Il y avait des officiers établis pour faire toutes ces choses au nom du roi.
Officiers militaires, ou chefs de mille hommes, de cent, de cinquante et de dix.
Au-dessous du général on reconnalt les chefs de mille ou les tribuns, les capitaines de cent hommes, les chefs de cinquante hommes, les schalischim ou les tierciers, et enfin les décurions. L’armée était distinguée par tribus, et alors tous ceux qui pouvaient porter les armes et qui étaient choisis pour aller à la guerre y marchaient ; les tribus étaient divisées en divers corps de mille hommes, suivant les familles et les villes de leurs demeures, autant qu’il se pouvait faire, et ces corps de mille hommes étaient commandés par un officier de la tribu, de la ville ou de la famille ; à ces officiers étaient subordonnés les capitaines dont on a parlé ; les compagnies n’excédaient pas d’ordinaire le nombre de cinquante hommes, comme il paraît parce qui arriva à ces capitaines de cinquante hommes, qui furent envoyés à diverses fois à Élie (2 Rois 1,9, et suivants) pour l’obliger à venir trouver le roi Ochozias. On voit tous ces officiers désignés dans Moïse (Exode 18.25 ; Deutéronome 1.15) ; on les conserva tant que la nation se gouverna par elle-même et ils paraissent encore sous les Machabées (1 Machabées 3.55). Chez les Perses il y avait, outre les généraux de l’armée,. des chefs de dix mille, des chefs de mille ou cent, barques, des centeniers et des décurions. C’était le chef de dix mille hommes qui créait ses chiliarques ses centeniers et ses décurions, dit Hérodote (lib. 7 cap mima).
Moïse parle des schatischim ou tierciers qui étaient à la tête de l’armée de Pharaon (Exode 14.7) ; c’étaient apparemment les chefs des troupes de l’Égypte, et les premiers officiers des États de ce prince. La même dignité paraît aussi chez les Hébreux et chez les Chaldéens lima est fait mention dans l’histoire de David et de Salomon (2 Samuel 22.8) et suivants ; (1 Rois 9.22) : Et duces ; Hebr. : Et schalischim), et dans Ézéchiel (Ézéchiel 23.15) omnium, lorsqu’il parle des Chaldéens ; et dans Daniel (Daniel 5.7-29 ; 6.2), sous Balthasar, roi de Babylone, et sous Darius le Mède.C’étaient probablement les trois premiers officiers de la couronne, qui avaient sous eux plusieurs officiers subalternes, nommés du même nom de schalischim, mais qui n’approchaient pas de la dignité des trois premiers. Les schalischim de David étaient Jesbaam, Eléazar et Seinun (2 Samuel 23.8 1 Chroniques 11.11-12), qui commandaient à un grand nombre d’autres officiers inférieurs, nommés aussi schalischim. L’Écriture en marque trente-sept dans le chapitre 23 du 2e livre des Rois, et elle y en ajoute seize, dans le chapitre 11 du Ier livre des Paralipomènes. Dans les empires des Chaldéens et des Perses, ces trois grands officiers étaient établis sur les satrapes ou gouverneurs des provinces. Plusieurs de nos interprètes, d’après saint Jérôme, entendent par schalischim les seconds en dignité et eu autorité après le roi ou plutôt les trois premières dignités du royaume, qui sont cettes de général de cavalerie, de général d’infanterie, et d’intendant des finances ; c’est ce qu’il entend par le nom de tristatoe, dont se servent les Septante.