Ce terme ne se prend pas toujours pour la simple opération de l’esprit qui pense, sans porter son jugement ni prendre aucune résolution. Souvent la pensée enferme le dessein formé de faire quelque chose ; par exemple : Ils ont formé des pensées contre moi (Jérémie 11.19), disant : Exterminons-le de dessus la terre. Et dans la Genèse (Genèse 11.6), en parlant de ceux qui bâtissaient la tour de Babel : Ils ne se désisteront pas de leur pensée ; c’est-à-dire, de leur entreprise. Et le Psalmiste (Psaumes 32.10-11) : Le Seigneur dissipe les desseins des nations, il rend inutiles les pensées des peuples mais les desseins et les pensées du Seigneur demeurent éternellement. Dans ces deux passages, conseils, desseins et pensées sont équivalents à entreprises et à résolutions.
Les Hébreux donnent le nom d’ouvrages de pensée aux ouvrages qui demandent une industrie et un esprit particulier. Voyez (Exode 35.31, 32). Dans les Proverbes (Proverbes 14.17 ; 24.8), un, homme de pensées est un homme rusé. L’Hébreu : On appellera maître des pensées, celui qui pense à mal faire. Et dans les Actes (Actes 17.29) : Sculptera aras et cogitationis.
Cogitare et cogitatio se prennent souvent en mauvaise part, pour machiner, tramer le mal : Omnes cogitationes eorum in malum (Psaumes 56.6). Et : Quid cogitais contra Dominum (Nahum 1.9)… Et ex te exibit cogitans contra Dominum matiam (Nahum 1.11). Et (Jérémie 18.18) : Cogitaverunt contra Jeremiam cogitationes. Et (Isaïe 55.7) Derelinquat impies viam suam, et vir iniquus cogitationes suas, etc.
Saint Paul dit que les pensées de l’homme s’accusent ou se défendent l’une l’autre (Romains 2.15), lorsque leur conscience leur rend témoignage en bien ou en mal. Ailleurs (Éphésiens 2.3) il dit qu’autrefois il suivait les désirs de la chair et des pensées c’est-à-dire, de sa chair et de son propre esprit, de ses inclinations charnelles. Et en parlant des vierges (1 Corinthiens 7.34), il dit que la vierge non mariée pense à ce qui peut plaire à Dieu ; elle est occupée de Dieu, elle travaille à lui plaire.