Se dit du mépris et de l’abus des choses ; un homme souillé qui touche à une chose sacrée, la profane. On appelle un profane, celui qui n’a aucun caractère sacré qui le distingue. Il ne faut pas que les profanes se mêlent de parler ni d’écrire des choses saintes.Un profane, un laïque ne doit pas toucher des vaisseaux sacrés, ni être employé dans le divin mystère. Celui qui se raille des choses saintes, qui les profane par l’abus qu’il en fait ; qui se souille par des actions impures ou honteuses, est un profane. L’Écriture (Hébreux 12.16) appelle Ésaü un profane, parce qu’il vendit son droit de premier-né, qui était considéré comme une chose sacrée. Les Égyptiens n’admettaient pas les Hébreux à leur table, parce qu’ils les tenaient pour des profanes (Genèse 53.32). Les prêtres de la race d’Aaron étaient chargés de discerner entre le sacré et le profane, entre le pur et le souillé (Lévitique 10.10) ; et pour cette raison l’usage du vin leur etait interdit dans le temple, pendant le temps de leur service. Il leur était défendu de garder les chairs des hosties pacifiques au delà de deux jours. S’ils en avaient mangé le troisième jour, ils étaient punis comme profanateurs des choses saintes (Lévitique 19.7).
Les animaux déclarés impurs par la loi rendaient impurs, profanes et souillés ceux qui les touchaient ou qui en mangeaient. Isaïe (Isaïe 55.4) appelle profanes ceux qui mangeaient de la chair de porc et qui ont du bouillon profane dans leur pot. Quand on compare la ville de Jérusalem au temple, le terrain de cette ville est nommé profane (Ézéchiel 48.15), c’est-à-dire, destiné à des usages communs et à la demeure des laïques. Dans le second livre des Machabées (2 Machabées 12.23), les païens qui composaient l’armée de Timothée sont appelés profanes. Saint Paul (1 Timothée 6.20) appelle profanes les nouveautés de mots et d’expressions en fait de religion, profanas vocum no-vitales.
Profaner le temple, profaner le sabbat, profaner l’autel, sont des expressions communes pour marquer le violement du repos du sabbat, l’entrée des païens dans le temple, les irrévérences qui s’y commettent, les sacrifices impies qui s’offrent sur l’autel du Seigneur.
Profaner les justices (Psaumes 88.32) ou les Commandements de Dieu, c’est-à-dire, les violer.
Profaner L’alliance (Psaumes 58.35) ou les promesses jurées avec serinent, y contrevenir, les rendre inutiles.
Profaner sa race, en ternir la gloire. L’auteur de l’Ecclésiastique (Ecclésiaste 47.22) dit que Salomon a profané sa race en ce que, par ses péchés, il a été cause que Dieu n’a pas donné son esprit de conseil à Roboam, son fils, qui, par son impudence, aliéna les esprits des Israélites, et occasionna la séparation des dix tribus.
Profaner une Vigne ou un arbre (Deutéronome 20.26), c’est les rendre communs ét propres à être employés à des usages ordinaires. Qui est celui qui a planté une vigne et ne l’a pas encore rendue commune, et dont il soit permis à tout le monde de manger ? L’Hébreu, à la lettre : Et qui ne l’a pas encore profanée ? qu’il s’en retourne en sa maison, de peur qu’un autre ne le fasse pour lui. Dans le Lévitique (Lévitique 19.3), où Moïse propose la loi qui concerne les fruits des arbres nouvellement plantés, il exprime l’impureté des premiers fruits sous le nom de circoncision : Lorsque vous aurez planté des arbres fruitiers, vous en retrancherez, par une espèce de circoncision, les premiers fruits pendant les trois premières années ces fruits étaient retranchés comme impurs. La quatrième année, on offrait au temple ce qu’ils produisaient. Et enfin, la chiquième année, le propriétaire avait permission d’en user comme de son bien : ces fruits devenaient alors profanes ou communs. Jérémie (Jérémie 31.5) promet aux israélites qu’ils retourneront encore dans leur pays ; qu’ils planteront des vignes sur les montagnes de Samarie, et qu’ils les profaneront ; c’est-à-dire qu’ils en mangeront le fruit. La Vulgate : ils n’y toucheront point jusqu’à la cinquième année.