Psalterion ou Psalterium. Le premier de ces deux mots est grec, et l’autre est latin. Ils signifient l’un et l’autre ou un instrunient de musique nommé psaltérion, ou le Psautier, le livre des psaumes.
Pour ce dernier, nous en parlons assez au long sous l’article Psaumes.
À l’égard du psaltérion, instrument de musique ancien dont il est quelquefois parlé dans l’Écriture, nous croyons qu’il répond à l’hébreu nebel (Daniel 3.5-7), que les Septante traduisent ordinairement par psaltérion ou nablon. C’était un instrument fait de bois, ayant des cordes, et dont on se servait avec d’autres instruments dans les pompes et les cérémonies de religion (1 Rois 10.12 2 Chroniques 9.11 2 Samuel 6.5 1 Chroniques 3.8). Il semblerait par quelques endroits des psaumes (Psaumes 22.2 143.9) que le nebel était le même que le decachordum, ou instrument à dix cordes, appelé en hébreu hashur. Mais ailleurs il en est assez clairement distingué (Psaumes 91.4) : Je vous louerai sur le nebel et sur le hasur.
Mais il est certain que ces deux instruments avaient beaucoup de proportion et de conformité l’un avec l’autre. Le nable ancien était à-peu-près de la figure d’un Delta, disent saint Jérôme, Cassiodore) et saint Isidore, ayant un ventre creux par le haut, et des cordes tendues de haut en bas vis-à-vis de ce creux, qui les fait résonner lorsqu’on les touche avec les doigts ou avec l’archet. La différence que saint Basile, saint Augustin, saint Hilaire et ceux que nous venons de citer un peu plus haut mettent entre le psaltérion et la cithare, c’est que le psaltérion se touchait par le bas et rendait le son par le haut ; et au contraire la cithare se touchait par le haut et résonnait par le bas. Ces instruments avaient beaucoup de conformité avec notre harpe. Ovide dit qu’on touchait le nable avec les deux mains.
Josèphe dit que les nables du temple de Jérusalem étaient d’un métal précieux nommé electrum ; mais les livres des Rois et des Paralipomènes (1 Rois 10.12 2 Chroniques 9.11) marquent expressément que Salomon les fit de bois almugim, ou algumim, qui est une sorte de bois qui nous est inconnu. Le même Josèphe dit en un autre endroit que le nable avait douze cordes, et qu’il se touchait avec les doigts. Aristote parle du psaltérion à trois angles dont toutes les cordes étaient également tendues. Juba, dans Athénée, dit qu’Alexandre de Cythère ajouta plusieurs cordes au psaltérion, et qu’il conserva dans le temple d’Éphèse ce chef-d’œuvre de son industrie.
Le psaltérium moderne est un instrument plat, qui, a la figure de triangle. Il est monté de treize rangs de cordes de fil de fer ou de laiton, accordées à l’unisson ou à l’octave, montées sur deux chevalets qui sont sur les deux côtés. Ces cordes sont tendues d’un côté à l’autre, et se touchent avec une espèce d’archet. Ainsi cet instrument est fort différent du psaltérion ancien.