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Raser
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet

L’usage de raser sa barbe et les cheveux, et quelquefois tout le poil de son corps, était commun parmi les Hébreux. Les lévites au jour de leur consécration (Nombres 8.7), les lépreux au jour de leur purification (Lévitique 14.8-9) se rasaient tout le poil du corps. Une femme (Deutéronome 21.12) prise en guerre, lorsqu’elle devait épouser un Juif, se rasait le poil de la tête. Dans le deuil les Hébreux et les peuples voisins de la Palestine se rasaient, de même que dans les grandes calamités publiques ou particulières (Jérémie 48.37 41.5 Baruch 6.20 Isaïe 7.20 ; 15.7). Dieu défend à ses prêtres de se couper ni les cheveux ni la barbe dans le deuil (Lévitique 21.5). Les nazaréens (Nombres 6.9-18) de même ne touchaient point à leurs cheveux pendant tout le temps de leur nazaréat ; mais s’il arrivait que pendant cet intervalle un homme vint à mourir en leur présence, ils devaient se raser les cheveux et recommencer de nouveau les exercices du nazaréat. La force de Samson consistait dans les cheveux qu’il portait sans les couper en qualité de nazaréen ; dès qu’on les lui eut rasés, il devint faible comme un autre homme.

Raser toute la barbe et tous les cheveux, ou toute la moitié de la barbe ou des cheveux, était une insulte et une moquerie. Hanon, roi des Ammonites, ayant traité de la sorte les ambassadeurs de David (2 Samuel 10.4 2 Chroniques 19.4), ce prince en tira vengeance par une guerre qui fut fatale aux Ammonites. Dieu dit qu’il se servira d’un rasoir emprunté (Isaïe 7.20) pour raser tout le poil dû corps de son peuple : Radet Dominus in novaculu conducta, caput, et pilos pedum, et barbam universam ; c’est-à-dire, qu’il exercera sa vengeance contre son peuple par le glaive des peuples de delà l’Euphrate. Dans le deuil on laissait quelquefois croître sa barbe. Miphiboseth (2 Samuel 19.24) n’avait point fait sa barbe tout le temps que David avait été chassé de Jérusalem par Absalom. Jérémie (Jérémie 9.26) désigne les Arabes voisins de la Judée par la manière dont ils se rasaient la tête. Ils se coupaient les cheveux en rond en l’honneur d’une divinité profane. Dieu défend à son peuple de les imiter (Lévitique 19.27). Voyez ci-après Sisoé.