Sacramentum ; en grec, mysterion. Le nom de sacramentuin se prend dans l’Écriture,
1° Pour un secret : Il est bon de tenir caché le secret du roi (Tobie 12.7). Et (Sagesse 2.22) : Les impies n’ont pas connu les secrets de Dieu.
2° Pour un mystère, une chose cachée et mystérieuse. Par exemple, le songe mystérieux que Nabuchodonosor avait eu, et qu’il avait oublié, fut révélé à Daniel avec son explication (Daniel 2.18-19).
3° Enfin il se met pour sacrement de la nouvelle loi, et pour les mystères de notre sainte religion. Tout cela revient au sens général de mystère et de secret. Saint Paul appelle sa cramentum le mystère de l’incarnation de Jésus-Christ, de la vocation des gentils (Éphésiens 1.9 ; 3.3-9 Colossiens 1.27), le sacrement de mariage (Éphésiens 5.32) ; enfin toute l’économie du salut des hommes, et de la nouvelle alliance. Voyez (1 Timothée 3.16).
Sacrements de La loi ancienne. Ce sont toutes les cérémonies, sacrifices, expiations, onctions, bénédictions, consécrations, qui se pratiquaient dans la loi de Moïse. Toutes ces choses étaient mystérieuses et figuratives. La circoncision figurait le baptême ; le sabbat, le repos éternel ; l’agneau pascal, la mort de Jésus-Christ ; les pains de proposition, la sainte Eucharistie ; l’onction des prêtres, celle qui se fait dans le sacrement de l’ordre ; les expiations, purifications, lustrations, le sacrement de pénitence ; les sacrifices oblations, libations, le sacrifice de Jésus-Christ, qui se renouvelle tous les jours d’une manière non sanglante sur l’autel ; le tabernacle, l’arche d’alliance ; l’autel des holocaustes, celui du parfum, etles autres cérémonies qui se pratiquaient dans le ministère du temple figuraient le corps de la religion chrétienne, et les cérémonies qui accompagnent l’administration des sacrements de la loi nouvelle, sans parler des autres rapports que cela peut avoir avec le ciel et la béatitude, dont saint Paul a découvert le mystère dans son Épître aux Hébreux (Hébreux 9.1-2), etc.
Les sacrements de La nouvelle loi l’emportent infiniment sur ceux de la loi ancienne. Saint Paul a dit que ceux des Juifs étaient de faibles éléments qui, par eux-mêmes, étaient dépourvus de grâces et d’efficace : (Galates 4.9) ; et que le sacerdoce et les cérémonies de la loi ont été abrogées, à cause de leur infirmité et de leur inutilité (Hébreux 7.18). Mais ceux de la nouvelle loi sont en bien moindre nombre, sont beaucoup plus excellents et plus aisés à pratiquer que ceux de la loi de Moïse. Ils sont plus augustes dans ce qu’ils représentent, plus excellents dans ce qu’ils opèrent, plus utiles dans les biens surnaturels qu’ils nous procurent, plus aisés dans la pratique.
Les sacrements de la nouvelle loi sont des signes visibles de la grâce invisible, institués par Jésus-Christ pour la sanctification de nos âmes. Ils sont au nombre de sept (selon l’Église catholique), 1° le baptême ; 2° la confirmation ; 3° la pénitence ; 4.° l’Eucharistie ; 5° l’extrême-onction ; 6° l’ordre, et 7° le mariage.
Le baptême nous rend chrétiens et enfants de Dieu. Il fut institué par Jésus-Christ, lorsqu’il dit à ses apôtres (Matthieu 28.19) :Allez, instruisez toutes les nations, et baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. L’eau naturelle est la matière de ce sacrement ; sa forme sont les paroles que nous venons de rapporter ; ses effets sont la rémission du péché originel et des péchés actuels, et le caractère de chrétien, qu’il imprime à ceux qui le reçoivent.
La confirmation nous rend parfaits chrétiens, et nous imprime un caractère ineffaçable. Son effet particulier est de nous donner l’Esprit de Dieu, et la force pour confesser son nom, et pour soutenir les vérités de notre religion, même au péril de notre vie. Jésus-Christ avait promis d’envoyer son Saint-Esprit à ses disciples (Luc 12.12 Jean 14.17-26 ; 15.26 Actes 2.5) ; il le leur envoya en effet le jour de la Pentecôte (Actes 2.2-4), et les apôtres le communiquèrent par l’imposition des mains, aux fidèles qui avaient reçu le baptême (1c 8.15). Les évêques, qui sont les successeurs des apôtres, sont les seuls ministres de ce sacrement, dont la matière est l’imposition des mains, avec l’onction du saint chrême, et la forme 9ont les paroles que l’évêque prononce en faisant cette cérémonie.
La pénitence est instituée par Jésus-Christ pour remettre les péchés commis après le baptême. Le Sauveur l’institua, en donnant à ses apôtres le pouvoir de lier et de délier (Matthieu 16.19 18.18). Les péchés à remettre sont l’objet de ce sacrement ; les actes du pénitent, savoir, la contrition, la confession et la satisfaction, sont ses parties essentieles ; l’absolution que le prêtre donne en est comme le complément.
L’eucharistie est le sacrement du corps et du sang de Jésus-Christ caché sous les apparences du pain et du vin. Le Sauveur l’institua dans le dernier souper qu’il fit avec ses apôtres la veille de sa passion, lorsqu’en prenant le pain, il dit (Matthieu 25.26-28 Luc 22.17-18 Marc 14.22-23) : Prenez et mangez ; ceci est mon corps ; et en prenant le calice, il dit : Prenez et buvez ; ceci est mon sang.
L’extrême-onction est un sacrement institué de Dieu, pour soulager spirituellement et corporellement les malades ll leur donne de la force contre les tentations du démon et contre les horreurs de la mort ; il nettoie les restes du péché, et les péchés même, s’il y en a encore quelques-uns à expier ; et il rend aux malades la santé du corps, si elle est nécessaire pour leur salut. Saint Marc (Marc 6.13) dit que les apôtres étant envoyés prêcher l’Évangile dans les villes de Judée, guérissaient plusieurs malades en les oignant avec de l’huile. Et saint Jacques (Jacques 5.13-15) : Quelqu’un d’entre vous est-il malade ? Qu’il appelle les prêtres de l’Église, et qu’ils prient pour lui, l’oignant d’huile au nom du Seigneur ; et la prière de la foi sauvera le malade, le Seigneur le soulagera ; et s’il a commis des péchés, ils lui seront remis.
L’ordre est un sacrement établi de Jésus-Christ pour consacrer des ministres à son Église, et pour leur donner le pouvoir de consacrer le corps de Jésus-Christ, et de faire les fonctions propres à leur ordre. Il y a plusieurs degrés dans l’ordre, comme il y a diverses fonctions dans le ministère ecclésiastique ; mais il n’y a qu’un seul sacrement d’ordre ou d’ordination, auquel les évêques, les prêtres, les diacres, les sous-diacres, et les moindres ordres participent chacun en sa manière. Outre la grâce sanctifiante que ce sacrement confère, il imprime aussi un caractère qui ne s’efface jamais. Le ministre ordinaire de l’ordination est l’évêque seul, qui est de droit divin supérieur aux prêtres. Jésus-Christ institua ce sacrement, lorsque, soufflant sur ses apôtres, il leur dit (Jean 20.21-22) : Recevez le Saint-Esprit : les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez, et ils seront retenus à ceux à qui vous les retiendrez.
Le Mariage èst un sacrement institué de Jésus-Christ pour unir ensemble l’homme et la femme par des liens indissolubles, afin que devenant ensemble une même chair, ils produisent et élèvent des enfants dans la crainte du Seigneur. Jésus-Christ a sanctifié le mariage, en assistant aux noces de Cana (Jean 2.1-2). Il en a établi l’indissolubilité, en révoquant la loi du divorce, et ne le permettant que dans le seul cas d’adultère (Matthieu 5.31-32), et encore sans permettre aux parties, ainsi séparées d’habitation, de se remarier. Enfin l’apôtre nous a appris que le mariage des chrétiens était un grand sacrement, ou un grand mystère, en ce qu’il représente l’union de Jésus-Christ avec son Église (Éphésiens 5.32).
On peut voir ce que nous avons dit sur chaque sacrement dans leurs articles particuliers. [Voyez aussi Apôtres]. Sacrificateur. Voyez prêtre.