Ou Saméchon, lac au travers duquel passe le Jourdain. Il a soixante stades de long, et trente de large ; c’est-à-dire qu’il a environ sept mille cinq cents pas de long, et trois mille sept cent cinquante de large. Quelques-uns croient que c’est ce même lac qui est nommé dans Josué (Josué 11.5-7) les eaux de Mérom, ou les eaux de la hauteur, ou les eaux supérieures ; et dans les Juges (Juges 5.18), le canton de Méromé ; mais nous croyons que Mérom était près de Dothaïm, assez loin du Séméchon. Voyez Eusèbe, et notre commentaire sur Josué, 11.5. On ne sait d’où vient le nom de Séméchon. Quelques-uns le dérivent de samach qui, en arabe, signifie un poisson ; d’autres du chaldéen samak, qui signifie rouge ; comme si les eaux étaient rouges et boueuses. Il est certain qu’il y avait des marais autour de ce lac. La ville de Hasor, où régnait Jabin, roi chananéen, était sur le lac Séméchon ; et depuis on y vit la ville de Séleucie.
Le lac Séméchon doit être assez près de la ville de Dan et des sources du Jourdain, et à cent vingt stades du lac de Tibériade, au midi. Josèphe dit que les marais de ce lac s’étendent jusqu’à Daphné ; mais il y a beaucoup d’apparence qu’au lieu de Daphné il faut lire Dané, puisqu’il dit au même endroit que les eaux dti Jourdain tombent dans cet étang, au-dessous du temple du veau d’or. Or on sait que le temple du veau d’or était à Dan ll est assez extraordinaire que ce lac ne soit connu, ni nommé en aucun endroit de l’Écriture, que nous sachions. On croit que Pline en a voulu parler, lorsqu’il dit qu’il y a un lac éloigné de cent cinquante stades de la Méditerranée, pas loin du Liban, où l’on trouve la canne odoranta [Le lac de Séméchon est maintenant le lac de Hanté. Voyez Ason].