Fils d’Hémor, prince des Sichémites, ayant enlevé Dina, fille de Jacob, qui était allée voir une des hôtes des Sichémites (Genèse 34.1-3), la déshonora ; et l’ayant demandée en mariage, il l’obtint, à condition que lui et tous ceux de Sichem se feraient circoncire. Mais le troisième jour, lorsque la plaie de la circoncision était le plus enflammée et le plus douloureuse, Siméon et Lévi, frères utérins de Dina, entrèrent en armes dans la ville de Sichem, et tuèrent tous les mâles qu’ils y rencontrèrent. Après cela, les autres fils de Jacob et ses domestiques entrèrent dans la ville, et la pillèrent.
Ville de la Samarie, nommée autrement Sichar Néapolis ou Naplouse.
Josèphe dit que les gens du pays l’appelaient Mobartha, peut-étre à cause du val de Moré, qui était auprès. Josué (Josué 17.7 ; 20.7) attribua cette ville à la tribu de Benjamin. Elle était dans les montagnes de cette tribu. Nous avons parlé ailleurs (Genèse 48.22) du mont Garizim, situé auprès de Sichem. Cette ville fut ruinée par les enfants de Jacob (Genèse 34.27), et fut depuis rétablie. Jacob avait acheté un champ au voisinage de cette ville, qu’il donna par préciput à Joseph, sen fils, qui y fut enterré (Josué 24.32). Ahimélech la ruina une seconde fois, et fit semer du sel par dessus (Juges 9.45). Elle était fortifiée d’une grande tour ou citadelle, qu’Abimélech n’ayant pu prendre, il y mit le feu et la brûla avec tous ceux qui s’y étaient réfugiés. Voyez ci-après tour de Sichem. Depuis, Jéroboam la rebâtit (1 Rois 12.25) et y établit sa demeure. L’on voyait près de cette ville la fontaine ou le puits de Jacob (Jean 4.5), auprès duquel Jésus-Christ eut un entretien avec une femme samaritaine. Depuis la ruine de Samarie par Salmanasar, Sichem fut la capitale des Samaritains, et Josèphe dit qu’elle l’était encore du temps d’Alexandre le Grand. Elle était à dix milles de Silo, à quarante milles de Jérusalem-, et à cinquante-deux milles de Jéricho. Saint Jérôme dit que sainte Paule visita l’église qui était bâtie sur le puits ou la fontaine de Jacob. Antonin, martyr, Adamnanus et saint Villibalde, qui écrivaient au huitième siècle, parlent encore de cette église. Phocas, qui écrivait au douzième siècle, n’en dit rien [Sichem est nommée Sichar dans l’Évangile (Jean 4.5). La Vulgate l’appelle Sichima dans un endroit (Juges 9.31). Peu de villes, dit Buckingham, l’emportèrent sur Naplouse par la beauté romantique de leur position. Ses édifices semblent s’élever au milieu de bosquets ornés de fleurs de toute espèce ; ils sont environnés d’épais bocages et rafraîchis par des ruisseaux de l’eau la plus pure. Le commerce de Naplouse suffit pour donner aux rues principales de cette ville l’aspect du mouvement et de l’activité, quoiqu’elles soient étroites et fangeuses. L’aga y possède un palais vraiment magnifique. « Au temps des juges et des rois dis-rad !, dit M. Michaud (Correspondances d’Orient, lettr. 113, tome 4 pages 165), c’est du territoire de Naplouse qu’on tirait le bois pour les sacrifices du temple ; aujourd’hui, comme au temps des Hébreux, comme à celui des croisades, le pays de Sichem est encore en plusieurs endroits un pays boisé. »
« Placée dans une vallée verdoyante, à l’est du Garizim, dit M. Gillot de Kerhardène (Correspondances d’Orient, lettr. 135, tome 5 pages 413), Naplouse est l’antique Sichem…, Assise entre le Moria samaritain et le mont Hébal, elle n’est, pour l’étendue des murs et la population, que la moitié de Jérusalem. Ses murailles basses, sans tours et sans fossés, dont on peut faire le tour en vingt-cinq minutes, renferment neuf mille habitants. Comme à Jérusalem, les Juifs forment le tiers de la population. Dominée parle Garizim, plus encore que Jérusalem par le mont des Oliviers, elle ne pourrait résister qu’à un coup de main ; une pièce de canon aurait, en trois volées, enfoncé ses portes de buis. »