(ou plutôt Syene), ville située vers les frontières d’Éthiopie, entre Thèbes et les grandes cataracte du Nil. On l’écrit ordinairement avec un y, Syène. Ézéchiel (Ézéchiel 29.10 ; 30.6) la met à l’extrémité de l’Égypte, opposée au pays de Chus. Or le pays de Chus est dans l’Arabie Pétrée, vers le fond de la mer Rouge.
Mais on peut aussi traduire l’Hébreu de cette sorte : Depuis Migdol jusqu’à Siène et jusqu’aux frontières de Chus. Le pays de Chus était aussi l’Éthiopie proprement dite, qui est au-dessus et au midi de Siène, gui est la dernière ville d’Égypte. Migdol signifie une tour, et on trouve une ville de ce nom dans Moïse (Exode 14.2). Dans le chapitre 30.6, Ézéchiel (Ézéchiel 30.6) met encore Migdol et Siène comme les deux extrémités de l’Égypte ; ou selon l’Hébreu (Depuis Migdol jusqu’à Siène), etc. Josèphe donne deux mille stades de long à l’Égypte, depuis Péluse jusqu’à Siène.
Quant à la ville de Siène, elle est fort connue chez les anciens, qui en parlent comme de la dernière ville de l’Égypte, en tirant vers l’Éthiopie. Pline dit qu’elle est dans une péninsule sur le bord oriental du Nil, qu’elle a mille pas de circuit, et qu’il y a une garnison romaine. Strabon dit qu’il y avait trois cohortes romaines pour empêcher les irruptions des Éthiopiens. Il ajoute qu’il y a dans cette ville un puits où le soleil paraît a plomb et sans faire aucune ombre à midi, lorsqu’il est vers le commencement du signe de l’Écrevisse. Pline et Lucain en parlent aussi.
Les géographes arabes donnent à la ville de Siène le nom d’Aman [ou plutôt d’Assouan], et la placent dans le pays qu’ils appellent Al-Vabat, où l’on voit encore quantité de ruines qui prouvent que cette province était autrefois fort riche et fort peuplée. Siène est fort petite dans son enceinte, mais fort peuplée, tant de ses propres habitants que des étrangers qui y négocient, à cause des mines d’or et d’argent qui n’en sont pas éloignées. On tient même que la seule mine des émeraudes orientales qui soit connue dans le monde se trouve dans son terroir, qui d’ailleurs est abondant en toutes sortes de fruits, quoiqu’elle soit située sous le tropique. Les montagnes d’Alaki et de Giannadel, où sont les grandes cataractes du Nil, enferment tout son territoire. La première de ces montagnes est à son orient, et la seconde à son occident. L’on compte cinq petites journées de cette ville jusqu’à celle de Cous, qui est plus septentrionale et dont la longitude est de 61 degrés 30 minutes, et la latitude de 26 degrés 30 minutes. Elles sont toutes deux dans le second climat.