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Silas
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet Westphal Bost

Silas (1)

Ou Sylvanus, était, selon saint Luc (Actes 15.22), un des principaux d’entre les frères : ce qui fait juger qu’il était du nombre des soixante et dix disciples. Lorsque la dispute sur l’observation des cérémonies légales s’éleva à Antioche, on choisit Paul, Barnabé, Judas et Silas, pour aller consulter sur cela les apôtres à Jérusalem. On croit que c’est le même Silas qui est marqué sous le nom de Sylvanus dans le titre des deux Épîtres de saint Paul aux Thessaloniciens. Saint Pierre (1 Pierre 5.12) l’avait chargé de sa première lettre écrite de Rome, où il l’appelle un frère fidèle. Silas s’attacha à saint Paul ; et après que Paul et Barnabé se furent séparés à l’occasion de Jean-Marc (Actes 15.37-41). Silas suivit saint Paul et alla visiter avec lui les Églises de Syrie et de Cilicie. De là ils passèrent dans la Lycaonie, dans la Phrygie et dans la Galatie ; et enfin ils traversèrent la mer et vinrent en Macédoine. On peut voir l’article de saint Paul, qui eut la principale part à tout cela.

Étant à Philippes (Actes 16.11-12), saint Paul délivra de l’esprit de Python une fille qui en était possédée. Les maîtres de cette fille, qui perdaient beaucoup par la guérison de leur esclave parce que le démon qui la possédait lui faisait auparavant prononcer des espèces d’oracles et de prédictions, se saisirent de Paut et de Silas, les traînèrent devant les magistrats et les accusèrent de vouloir introduire dans la ville des coutumes contraires à celles des Romains. Le peuple accourut au bruit ; et les magistrats ayant fait battre publiquement de verges Paul et Silas, les envoyèrent en prison. La nuit il se fit un grand tremblement de terre, les portes de la prison s’ouvrirent, et les liens des prisonniers se rompirent. Le geôlier croyant que ses prisonniers s’étaient sauvés, voulait se tuer ; mais Paul lui cria de ne se point faire de mal, parce qu’aucun des prisonniers n’était sorti. Après cela le geôlier se convertit et reçut le baptême avec toute sa maison, ainsi que nous l’avons raconté dans l’article de saint Paul. Le lendemain les magistrats envoyèrent dire que l’on pouvait mettre en liberté Paul et Silas : Mais Paul répondit qu’on ne traitait point de cette sorte des citoyens romains, et que les magistrats vinssent eux-mêmes les tirer de prison. Ces, paroles de saint Paul font juger que Silas pouvait être aussi citoyen romain.

De Philippes ils allèrent à Thessalonique et à Bérée, où ils prêchèrent Jésus-Christ, et saint Paul s’étant retiré de Bérée à Athènes, il y manda Silas, lequel ne put néanmoins l’aller joindre qu’à Corinthe ; et ce fut là qu’ils écrivirent ensemble les deux Épîtres aux Thessaloniciens. Silas l’aida beaucoup dans la prédication de l’Évangile (2 Corinthiens 1.19). Le Martyrologe romain met la fête de saint Silas le 13 juillet. Adon dit qu’il mourut en Macédoine et semble marquer que ce fut par le martyre. Les Grecs distinguent mal à propos Silos et Sylvain, et font la fête de l’un et de l’autre le 30 juillet. Il y en a qui rapportent à Silas ce que dit saint Paul aux Corinthiens (2 Corinthiens 8.18-19). Je vous envoie mon frère, qui est devenu célèbre dans toutes les Églises, et qui a même été choisi par elles pour être le compagnon de mes voyages.

Silas et Campus. (2)

On prétend que ce sont ces deux disciples que saint Jean-Baptiste envoya à Jésus-Christ pour lui demander s’il était le Christ (Matthieu 11.2-3) : non qu’il en doutât, mais afin de procurer à ces deux disciples la connaissance du Sauveur, et pour donner au Sauveur occasion de les catéchiser et de se faire connaître à eux pour ce qu’il était. Voyez Gerhard, Comment ad Matth. 2 et Baron., Not in Martyrol. Romains 13 Jul et 13 Octobre.

Il y a sur le motif de cette députation de saint Jean à Jésus-Christ divers sentiments dans les anciens et les nouveaux commentateurs ; les uns croyant que Jean avait conçu quelque doute sur Jésus-Christ ; d’autres, que ses disciples seuls doutaient de sa mission ; d’autres, que Jean lui demandait ses ordres pour l’autre vie.