Ce terme signifie proprement un linceul, et les évangélistes (Matthieu 27.59 Marc 15.46 Luc 23.53) s’en servent pour marquer le linge dans lequel Joseph d’Arimathie enferma le corps de Jésus-Christ après l’avoir embaumé, l’avoir enveloppé de bandelettes et lui avoir mis un suaire autour de la tête ; car saint Jean (Jean 20.7) supplée ces circonstances que saint Matthieu a omises : Les saints suaires que l’on montre en différents endroits ne sont pas tous le vrai sindon qui enveloppa le corps de Jésus-Christ, mais d’autres faits sur son modèle.
Il est encore parlé de sindon dans l’histoire de Samson (Juges 14.12-13) ; il promet aux jeunes hommes de sa noce triginta sindones et totidem tunicas, s’ils pouvaient expliquer l’énigme qu’il leur proposa. L’Hébreu porte : Trente sedinim et trente habits de rechange. Les uns entendent par sedinim ou sindonem la tunique qu’on mettait immédiatement sur la chair, et par des habits de rechange des habits complets, une tunique et un manteau, car cela faisait l’habit complet, ou simplement trente manteaux, lesquels, avec les trente tuniques, formaient trente habits à changer.
La femme forte dont parle Salomon (Proverbes 31.24) faisait des sindons et des ceintures qu’elle vendait aux Phéniciens. Les filles de Jérusalem portaient de ces sindons, comme on le voit par Isaïe (Isaïe 3.23). C’était un habit propre aux Sidoniens ou aux Phéniciens, et peut-être tirait-il son nom de la ville de Sidon. Martial dit que le sindon de Tyr ou de Phénicie couvre l’homme tout entier et le met en état de se moquer de la pluie et du vent.
Le jeune homme qui suivait Jésus-Christ la nuit de sa passion (Marc 14.51), s’était apparemment muni de cet habit contre le froid, comme d’une robe de chambre.