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Singe
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet Westphal

Simia, en hébreu koph. Les interprètes sont d’accord sur la signification de ce terme. L’Écriture (1 Rois 10.22 2 Chroniques 9.21) dit que la flotte de Salomon rapportait, entre autres choses, de l’ivoire et des singes. Les auteurs grecs parlent d’une sorte de singe qu’on trouvait dans l’Éthiopie et sur la mer Rouge, qui est appelé képhos, ou kéipos, ou kébos, d’un nom assez approchant de l’hébreu kuph ou koph. Le képus avait les pieds et les mains semblables à celles de l’homme, la face du lion et le corps de la panthère. Il était de la grosseur du chevreuil. Les Égyptiens de Babylone d’Égypte adoraient une espèce de singe que Strabon appelle kéipos. On peut voir Bochart, de Animal sacr., pages, livre 2.

Le singe est de tous les animaux celui qui approche le plus de la figure de l’homme. On connaît plusieurs sortes de singes ; les uns ont une queue, et les autres n’en ont point ; les uns ont une tête ou un museau long, semblable à celui d’un chien, d’autres ont une tête plus ronde et le nez plus camard. Ils ont les doigts des pieds aussi longs que ceux des mains. Le singe est d’ordinaire d’un poil rouge, tirant sur le verdâtre. Dans l’Indostan il y en a de tout blancs ; d’autres ont le dus roux, la poitrine, le ventre et le dedans des cuisses et des bras blancs ou gris. Ces animaux ont mille ruses pour se sauver et se défendre. Ils demeurent d’ordinaire au haut des arbres, sautant de branches en branches avec une dextérité admirable. Ils ont aux deux côtés de la mâchoire des poches où ils serrent tout ce qu’ils veulent garder ; Les femelles n’ont jamais qu’un petit, qu’elles portent sur le dos comme une mère porte son enfant ; quand elle veut lui donner à teter, elle le prend dans ses pattes et lui présente la mamelle comme une femme.

Les Égyptiens ne sont pas les seuls qui aient adoré les singes : dans les Indes on les adore encore en plusieurs endroits. Maffée (e) décrit un temple magnifique dédié au singe, avec un portique destiné à mettre les victimes qu’on lui sacrifie, et soutenu de sept cents colonnes qui ne le cèdent point, dit-il, à celles du Panthéon de Rome. Quand les Portugais, en 1554, pillèrent l’île de Ceylan, il y avait un temple magnifique au sommet du pic d’Adam ou de la montagne d’Adam, dans lequel ils ne trouvèrent rien qu’une petite cassette pleine d’or et de pierreries, avec une dent de singe. Les rois du pays voulurent racheter cette dent qu’ils adoraient, et firent offrir aux vainqueurs sept cent mille ducats pour la racheter ; mais l’évêque empêcha qu’on n’acceptât l’offre, et fit brûler la dent et jeter les cendres dans la mer. Ceux de Goa n’oseraient tuer un singe non plus qu’un serpent. Ils croient que ce sont des esprits créés de Dieu pour affliger les hommes et les punir de leurs péchés.

Sion