Prince arabe, étant venu à Jérusalem de la part d’Obodas, roi d’Arabie, pour traiter de quelques affaires, devint amoureux de Salomé, sœur d’Hérode, qui était alors veuve de Costobare. Il lui parla de l’épouser. Salomé n’y témoigna pas de répugnance, et bientôt on s’aperçut à la cour d’Hérode que Syllaeus et Salomé étaient fort bien ensemble. Quelque temps après, Syllaeus s’en retourna vers Obodas ; mais il fut obligé de faire un second voyage en Judée pour les mêmes affaires qui l’y avaient amené auparavant. Alors il demanda au roi Hérode Salomé en mariage. Hérode en parla à sa sœur, et elle y consentit aisément. Mais quand on parla à Syllaeus de faire profession du judaïsme, qui était une des conditions qu’on lui proposait pour ce mariage, il ne put jamais s’y résoudre, disant qu’on le lapiderait dans son pays s’il changeait de religion. Alors il s’en retourna vers Obodas.
C’est le même Syllaeus qui, s’étant engagé de fournir à Ælius Gallus des guides et des vivres pour l’expédition qu’il devait faire en Arabie, le trompa, et manqua à sa parole. Il usa aussi de perfidie envers son roi Obodas, qu’il dépouilla du gouvernement, ne lui laissant que le nom de roi ; et comme Hérode lui répétait soixante talents qu’il lui avait prêtés pour le roi Obodas, son maître, Syllaeus, au lieu de rendre cette somme, comme il s’y était engagé par serment en présence des gouverneurs de Syrie, il alla à Rome, où il commença à calomnier Hérode auprès d’Auguste. L’empereur, ajoutant trop aisément foi aux discours de ce fourbe, conçut une grande indignation contre Hérode. Mais Hérode l’ayant désabusé, Auguste renvoya Syllaeus dans la province afin qu’il satisfît à ses créanciers et qu’on le punît comme il le méritait. Il revint en effet en Judée et en Arabie ; mais il n’exécuta rien de ce que l’empereur lui avait ordonné. Il s’en retourna ensuite à Rome, où Antipater, fils d’Hérode, renouvela contre lui les mêmes accusations qu’on avait formées auparavant. On le convainquit de plus d’avoir voulu faire empoisonner Hérode par un nommé Corinthe, qui était du nombre de ses gardes ; en sorte qu’il y reçut enfin la juste peine de tant de crimes.