Fameux traducteur des livres de l’Ancien Testament d’hébreu eu grec. Il était samaritain de naissance, et vivait à la fin du second siècle, sous l’empire de Sévère. Saint Épiphane dit qu’il était en réputation dans son pays et tenait rang entre les sages de Samarie ; mais en ayant voulu devenir le chef et le maitre, piqué du refus qu’on lui fit de cette dignité, il quitta Samarie et se retira chez les Juifs. Il se soumit même à y recevoir une seconde circoncision ; car la haine entre les Samaritains et les Juifs était telle, qu’ils obligeaient réciproquement ceux qui venaient de l’une ou de l’autre religion à prendre une seconde fois la circoncision.
Depuis cela Symmaque embrassa le christianisme et se jeta dans la secte des éhionites. Ce fut pour défendre ces hérétiques contre les catholiques qu’il entreprit une nouvelle traduction des livres de l’Ancien Testament en grec. Ainsi, il s’y étudie à donner au texte le tour le plus favorable qu’il lui est possible aux intéressés de sa secte, qui reconnaissait bien Jésus-Christ pour le Messie, mais ne croyait pas qu’il fût Dieu, ni le Fils de Dieu : il ne croyait pas non plus au jugement dernier, et soutenait encore diverses autres erreurs.
La méthode de Symmaque est assez différente de celle d’Aquila et de Théodotion. Aquila s’étudie à rendre servilement et à la lettre le sens et la signification de chaque mot du texte, sans se mettre beaucoup en peine de la suite du discours et du sens du texte ; en sorte que sa traduction était plutôt un dictionnaire pour apprendre la signification littérale des termes, qu’une traduction pour exprimer le sens du texte. Symmaque, au contraire, s’étudiait beaucoup davantage à exprimer ce qu’il s’imaginait être le sens du texte, que la valeur de chaque mot. Théodotion tient un milieu entre Aquila et Symmaque. Sa version ne ressemble pas à une paraphrase, comme celle de Symmaque, ni à un dictionnaire, comme celle d’Aquila ; il tâche de donner le sens du texte hébreu par des mots grecs qui répondent aux hébreux, autant que le génie des deux langues pouvait le lui permettre. Nous m’avons plus que des fragments des versions de ces anciens traducteurs, lesquels ont été ramassés avec grand soin par le révérend père dom Bernard de Montfaucon, dans deux volumes in-folio intitulés Hexaples d’Origène. Les anciens Pères ont parlé de certains hérétiques nommés Symmaquiens, que quelques-uns ont cru avoir été disciples et sectateurs de Symmaque, l’interprète dont nous venons de parler.