Petite ville et port de mer sur la mer Rouge, au pied et au couchant du mont Sinaï, dont elle est éloignée d’environ cinquante milles. On montre, à une demi-lieue de Thor, un jardin où il y a douze fontaines et plusieurs palmiers. On croit que c’est cet endroit que l’Écriture (Exode 15.27) nomme Elim, et où il y avait douze fontaines et soixante et dix palmiers. Les douze fontaines s’y voient encore ; mais elles sont devenues amères ; et au lieu des soixante et dix palmiers, on en voit à présent plus de deux milles. Je ne sais s’il est parlé de Thor dans aucun endroit de l’Écriture. C’est en cet endroit que quelques-uns mettent une montagne de pierres d’aimant, qui attirait, dit-on, les vaisseaux où il y avait du fer, et leur faisait faire naufrage ; à quoi l’on remédiait, en les joignant avec des chevilles de bois sans fer. Quelques auteurs arabes attribuent cela à la montagne d’Almandabe, sur les côtes d’Éthiopie, au commencement de la mer Rouge du côté du midi. Mais les modernes n’ont point reconnu cette vertu attractive, ni sur la côte de Thor, ni au cap d’Almandabe ; et il y a beaucoup d’apparence que tout ce qu’on en dit est fabuleux.
Al-Thor, ou Al-Tour. C’est le nom que les Arabes donnent an mont Sinaï.