Les interprètes de l’Écriture traduisent d’ordinaire par vanitas ou vanum les mots hébreux schavée et habel, dont le premier signifie plutôt ce qui est opposé an vrai ; et le second, ce qui est opposé au réel, au solide. Aussi le nom de vanité se prend en plusieurs sens dans les auteurs sacrés.
Vanité se met pour la vaine gloire, l’orgueil, qui fait qu’on s’estime, qu’on se vante, qu’on s’en fait accroire. Par exemple (Psaumes 118.37) : Détournez mes yeux afin qu’ils ne voient point la vanité ; et : Ils profèrent des paroles de vanité et d’orgueil (2 Pierre 2.18).
Vanité se prend pour le mensonge (Psaumes 4.3) : Pourquoi aimez-vous la vanité et recherchez-vous le mensonge ? Et : Ils ont proféré des paroles de vanité, de mensonge, et ils ne s’occupent que de fraudes tout le jour (Psaumes 37.13). Et : Vous ne prendrez point le nom die Seigneur votre Dieu en vain (Exode 20.7), vous ne jurerez point pour assurer la fausseté ; vous ne prendrez point le Seigneur à témoin de vos mensonges. Des visions de vanité, des paroles de vanité, marquent des discours de fausseté et des paroles de mensonge.
Vanité se prend pour le néant. Par exemple : Vanité des vanités, et tout n’est que vanité (Ecclésiaste 1.2). Je n’ai vu que vanité et affliction d’esprit dans tout ce qui se passe dans le monde ou sous le soleil. Tout homme vivant n’est que vanité. L’homme est comme un néant ; ses jours passent comme l’ombre : (Psaumes 148.4).
Vanité se prend pour les idoles : Ils ont irrité le Seigneur dans leurs vanités, c’est-à-dire par leurs idoles, leurs riens (Deutéronome 32.21). Ils ont suivi des vanités (2 Rois 17.15). N’y a-t-il point de Seigneur dans Sion, puisqu’ils ont couru après des dieux étrangers, pour irriter le Seigneur dans leurs vanités par ces dieux de rien (Jérémie 8.19) ? Ils ont suivi la vanité, et sont devenus vains : (2 Rois 17.15 Jérémie 2.5). [Voyez Vain].