Sixième fils de Jacob et de Liah (Genèse 30.20), naquit dans la Mésopotamie, vers l’an du monde 2256, avant Jésus-Christ 1744, avant l’ère vulgaire 1748. Il eut pour fils (Genèse 46.14) Sared, Élon et Jahélel. Moïse ne nous apprend aucune particularité de la vie de ce patriarche ; mais Jacob au lit de la mort, et donnant sa dernière bénédiction à ses enfants, dit à Zabulon (Genèse 49.13) : Il habitera sur le bord de la mer, et dans le port des vaisseaux, et il s’étendra jusqu’à Sidon. Ce qui marquait visiblement que le partage de Zabulon devait s’étendre, comme il s’étendit en effet, sur la Méditerranée, tenant d’un bout à cette mer, et de l’autre jusqu’à la mer de Tibériade (Josué 19.10). Moïse, dans les dernières paroles qu’il dit aux tribus d’Israël, joint Zabulon et Issachar (Deutéronome 33.18) : Réjouissez-vous, Zabulon, dans votre sortie ; et vous, Issachar, dans vos tentes. Ils appelleront les peuples sur la montagne, où ils immoleront des victimes de justice ils suceront comme le lait les richesses de la mer, et les trésors cachés dans le sable. Il veut dire que ces deux tribus, qui étaient les plus reculées du côté du septentrion, viendraient ensemble au temple de Jérusalem, à la montagne sainte, et y amèneraient avec eux les autres tribus qui se rencontraient sur le chemin ; et que se trouvant par leur situation près de la mer Méditerranée, ils s’appliqueraient au trafic et à la fonte des métaux et du verre, désignés par ces termes, les trésors cachés dans le sable. Le fleuve Bélus, dont le sable est si propre à faire du verre, se trouvait dans la tribu de Zabulon.
Lorsque la tribu de Zabulon sortit d’Égypte, elle avait pour chef (Juges 4.5-14) Éliab, fils d’Hélon, et elle comprenait cinquante-sept mille quatre cents hommes capables de porter les armes. Dans un autre dénombrement (Nombres 26.26-27), qui se fit trente-neuf ans après le précédent, cette tribu était.de soixante mille cinq cents hommes en âge de porter les armes. Les tribus de Zabulon et de Nephtali se distinguèrent fort dans la guerre de Barac et de Débora contre Sisara, général des armées de Jabin (Juges 4.5-18). On croit que les mêmes tribus furent des premières emmenées, en captivité au delà de l’Euphrate (1 Chroniques 5.26) par Phul et par Téglatphalassar, roi d’Assyrie ; mais elles eurent aussi l’avantage d’ouïr et de voir Jésus-Christ dans leur pays, plus souvent et plus longtemps qu’aucune des autres tribus (Isaïe 9.1, Matthieu 4.13-15). Voilà ce que l’Écriture nous apprend de plus particulier sur la tribu de Zabulon.
Le Testament des douze patriarches, livre ancien, mais apocryphe, que nous avons souvent cité, dit que Zabulon sur le point de mourir, et étant âgé de cent quatorze ans, trente-deux ans après la mort de Joseph, fit venir ses fils, et leur déclara qu’il n’avait eu aucune part au crime que commirent ses frères, en vendant Joseph ; qu’il avait fait tout ce qu’il avait pu pour les détourner de cette résolution, et qu’il avait eu beaucoup d’envie d’en informer son père Jacob ; mais que la crainte qu’il eut de ses frères l’en avait empêché. Il dit de plus que pendant le séjour de sa famille dans le pays de Chanaan il inventa et fabriqua un vaisseau ; qu’il y mit un gourvernail, un mât et des voiles ; et qu’il s’appliqua à la pêche avec tant de succès, qu’il fournissait abondamment du poisson à toute la maison de son père, et même aux étrangers pendant l’été ; et que pendant l’hiver, il s’occupait avec ses frères à paître les troupeaux de son père.
Il ajoute ; « J’ai lu dans l’écriture de mes pères, que dans les derniers temps vous vous séparerez du Seigneur, vous vous diviserez dans lsrael, et vous suivrez deux rois. Vous vous livrerez aux abominations de l’idolâtrie ; vos ennemis vous emmèneront captifs, et vous demeurerez parmi les nations accablées de douleurs et d’afflictions. Après cela vous vous souviendrez du Seigneur, vous vous repentirez ; et le Seigneur vous ramènera, parce qu’il est plein de miséricorde ; après quoi Dieu même, le soleil de justice, se lèvera sur vous ; la santé et la miséricorde sont dans ses ailes (Malachie 4.2). Il rachètera les enfants des hommes, que Bélial tient en captivité ; tout esprit d’erreur sera foulé aux pieds ; le Seigneur convertira toutes les nations ; et vous verrez Dieu sous une forme humaine, parce que le Seigneur a choisi Jérusalem, et que son nom est le Seigneur. Enfin vous l’irriterez de nouveau, et il vous rejettera jusqu’au temps de la consommation des siècles ». On voit dans tout cela les péchés de la tribu de Zabulon, le schisme des dix tribus, leur captivité, leur retour, la venue du Messie, le salut des hommes, l’incrédulité et la réprobation des Juifs.
Ville de la tribu d’Aser,(Josué 19.27), mais qui fut apparemment ensuite donnee à la tribu de Zabulon, de qui elle prit le nom. Elle était au voisinage de Ptolémaïde, puisque Josèphe met la longueur de la basse Galilée depuis Tibériade jusqu’à Ptolémaïde. On lui donnait le surnom de Zabulon andrôn, c’est-à-dire, des hommes, apparemment parce qu’elle était très-peuplée. Cestius y étant entré, la donna au pillage à ses soldats, puis y mit le feu, quoiqu’il en admirât la beauté ; car ses maisons étaient bâties comme celles de Tyr, de Sidon et de Bérythe. C’est ce que dit Josèphe, lib. II de Bello, chapitre 22 pages 817. Ahialon, juge d’Israël était de Zabulon. Il fut enterré dans cette ville (Juges 12.12). [Voyez Sephoris]