De la tribu de Ruben, prince d’une des familles de cette tribu (1 Chroniques 5.7).
Roi d’Israël (2 Rois 14.29), succéda à son père Jéroboam II l’an du monde 3220, avant Jésus-Christ 780, avant l’ère vulgaire 784. Il ne régna que six mois, et fit le mal devant le Seigneur. Sellum, fils de Jabès, ayant conspiré contre lui, l’attaqua et le tua publiquement, et régna en sa place. Ainsi fut accompli ce que le Seigneur avait prédit à Jéhu : Vos enfants seront assis sur le trône d’Israël jusqu’à la quatrième génération.
Fils de Mosollamia, portier du tabernacle du Seigneur, était de la race de Coré (1 Chroniques 9.21).
Lévite et docteur de la loi, fut un de ceux que le roi Josaphat envoya dans les villes de Juda, pour instruire son peuple (2 Chroniques 17.7), l’an du monde 3092, avant Jésus-Christ 903, avant l’ère vulgaire 912 [Ce Zacharie n’était point lévite, mais un prince de la cour de Josaphat].
Fils de Joïada, grand prêtre des Juifs ; apparemment le même qui est nommé Azarie (1 Chroniques 6.10, 11), fut mis à mort par l’ordre de Joas, l’an du monde 3164, avant Jésus-Christ 836, avant l’ère vulgaire 840. Voici ce que l’Écriture en a dit : « Les peuples de Juda ayant abandonné le Seigneur (2 Chroniques 24.20-22), l’esprit de Dieu remplit le grand prêtre Zacharie, fils de Joïada, et il vint se présenter devant le peuple, et leur dit : Voici ce que dit le Seigneur : Pourquoi violez-vous les préceptes de votre Dieu ? Cela ne vous sera point avantageux. Pourquoi avez-vous abandonné le Seigneur, pour le porter aussi à vous délaisser ? Le peuple s’étant élevé contre lui, ils le lapidèrent dans le vestibule du temple, selon l’ordre qu’ils en avaient reçu du roi. Ainsi Joas ne se souvint point des extrêmes obligations qu’il avait à Joïada, père de Zacharie ; mais il fit tuer son fils, qui, étant sur le point d’expirer, dit : Que Dieu voie le traitement que vous me faites, et qu’il venge ma mort. » L’année suivante Dieu envoya l’armée de Syrie contre Juda ; elle entra dans Jérusalem, fit mourir les princes du peuple, et envoya au roi de Damas un grand butin, qu’elle avait fait dans cette expédition.
Saint Jérôme, suivi d’un très-grand nombre de commentateurs, a cru que ce Zacharie, fils de Joïada, était celui dont parle Jésus-Christ dans l’Évangile, en ces termes : Je vous envoie des prophètes, des sages et des savants dans la loi ; vous tuerez les uns, et vous crucifierez les autres,…, afin que le sang qui a été répandu sur la terre depuis le sang d’Abel le juste, jusqu’à celui de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez tué entre le temple et l’autel, retombe sur vous (Matthieu 23.35). La différence du nom du père de Zacharie, fils de Joïada, et de Zacharie, fils de Barachie, n’arrête ni saint Jérôme, ni ceux qui l’ont suivi. Ils remarquent premièrement que dans l’Évangile hébreu de saint Matthieu, dont se servaient les Nazaréens, on lisait Joïada au lieu de Barachie ; 2° que parmi les Hébreux rien n’était plus ordinaire que d’avoir deux noms. Les exemples en sont très-communs dans l’Écriture, et il est très-aisé que la même personne ait été appelée Barachie et Joïada.
Mais on oppose à ce sentiment trois choses. La première, que Zacharie fils de Barachie, semble être, selon l’intention de Jésus-Christ, le dernier des justes mis à mort par les Juifs, comme Abel le juste est le premier des saints qui ait souffert une mort violente. 2° Zacharie, fils de Joïada, fut lapidé dans le parvis de la maison de Dieu : In atrio domus Domini ; au lieu que Zacharie, fils de Barachie, fut tué entre le temple et l’autel. 3° Enfin, quoiqu’il soit vrai que souvent les Hébreux avaient deux noms, il n’est guère croyable que Jésus-Christ ait voulu, omettre ici le nom de Joïada, qui était si connu, pour lui substituer le nom de Barachie, qui ne l’était point. Ainsi nous croirions plutôt que Notre-Seigneur aurait voulu désigner Zacharie, fils de Baruch, dont nous parierons ci-après, et dont Josèphe fait mention dans le livre quatrième de la Guerre des Juifs, chapitre 19 suivant le grec ; ou livre 5 chapitre 1 pages 883, selon le latin.
Sozomène raconte que, sous l’empire de Valentinien, on découvrit près de Caphar Zacharie, bourgade de la dépendance d’Eleuthéropolis, ville de Palestine, le corps du prophète, ou plutôt du grand prêtre Zacharie. Ce saint homme apparut la nuit à un nommé Calémérus, intendant d’un maitre à qui ce terrain appartenait, et lui dit d’aller fouir en un certain endroit qu’il lui désigna à la campagne, et qu’il y trouverait deux cercueils, l’un de bois, et l’autre de plomb ; celui de bois enfermé dans celui de plomb ; et auprès du cercueil, un vase de verre plein d’eau, et deux serpents d’une médiocre grandeur, mais sans venin, et aussi doux que s’ils étaient apprivoisés. Calémérus se transporta au lieu marqué, fit creuser la terre ; et lorsqu’on eut ouvert le cercueil, on y trouva Zacharie vêtu d’une robe blanche, comme un prêtre. À ses pieds, et hors du cercueil, était un enfant qui avait une couronne d’or sur la tête, une chaussure d’or, et des habits précieux. Et comme les savants du pays étaient en doute qui pouvait être cet enfant, l’abbé Zacharie qui gouvernait alors le monastère de Gérare, dit qu’il avait trouvé dans un ancien livre hébreu, mais qui n’était pas canonique, que Joas, roi de Juda, ayant fait mourir, comme nous avons vu, le grand prêtre Zacharie, perdit sept jours après un de ses fils qui lui était très-cher ; et qu’il le fit enterrer aux pieds du grand prêtre, comme pour lui faire satisfaction de l’injure qu’il lui avait faite.
Le onzième des douze petits prophètes, était fils de Barachie et petit-fils d’Addo. Il revint de Babylone avec Zorobabel, et commença à prophétiser la seconde année du règne de Darius, fils d’Hystaspe, du monde 3484, avant Jésus-Christ 516, avant l’ère vulgaire 520, le huitième mois de l’année sainte, et deux mois après qu’Aggée eut commencé à prophétiser. Ces deux prophètes de concert excitaient en même temps le peuple à reprendre l’ouvrage du temple, qu’on avait interrompu quelques années auparavant (Esdras 5.1). On ignore le temps et le lieu de la naissance de Zacharie. Les uns veulent qu’il soit né à Babylone pendant la captivité. D’autres le font naître à Jérusalem avant le transport des tribus de Juda et de Benjamin. Quelques-uns soutiennent qu’il était prêtre, et lui attribuent ce que nous avons dit dans l’article précédent sur l’invention du grand prêtre Zacharie. D’autres soutiennent qu’il n’a pas été prêtre. Plusieurs prétendent qu’il était fils immédiat d’Addo (Esdras 5.1). D’autres croient avec beaucoup plus de raison, qu’il était fils de Barachie et petit-fils d’Adda.
On l’a confondu avec un Zacharie, fils de Barachie, qui vivait du temps d’Isaïe (Isaïe 8.2), et avec Zacharie, père de saint Jean-Baptiste : opinion visiblement insoutenable. Enfin on a voulu que ce soit ce Zacharie, fils de Barachie, dont parle Jésus-Christ, et qu’il dit avoir été tué entre le temple et l’autel ; quoiqu’on ne lise rien de pareil de notre prophète. On montre aujourd’hui au pied du mont des Oliviers, un tombeau que l’on prétend être celui du prophète Zacharie. Dorothée soutient qu’il fut enterré en un lieu nommé Bétharie, à cent cinquante stades de Jérusalem. Saint Épiphane lui attribue quelques prophéties qu’il fit étant encore à Babylone. Il y prédit la naissance de Jésus, fils de Josédech, et celle de Zorobabel, fils de Salathiel, et il annonça à Cyrus la victoire qu’il devait remporter sur Crésus et sur Astyages, et que ce prince rétablirait à Jérusalem l’exercice public de la religion. Mais nous faisons peu de cas de ces particularités, qui ne se trouvent point dans l’Écriture.
Zacharie commence sa prophétie par une exhortation qu’il fait au peuple de se convertir, et de ne pas imiter l’endurcissement de leurs pères. Trois mois après, le Seigneur lui fit voir un ange à cheval, au milieu d’un bois de myrte planté sur un fleuve. Plusieurs autres anges vinrent faire rapport à ce premier ange que tout le pays était en paix et rempli d’habitants. Ce premier ange en prit occasion de demander au Seigneur qu’il eût compassion des villes de Juda. Le Seigneur lui répondit d’une manière consolante, et lui accorda ce qu’il demandait. Le prophète vit ensuite quatre cornes, et quatre hommes prêts à les briser à coups de marteaux ; et on lui dit que ces cornes marquaient les puissances qui avaient opprimé son peuple ; mais que le temps était venu qu’elles seraient renversées et mises en pièces. C’est ce qu’on lit dans le premier chapitre.
Dans le second chapitre, Dieu lui fit voir un homme qui mesurait Jérusaleuà avec un cordeau ; et on dit à Zacharie que désormais Jérusalem serait tellement peuplée, qu’elle ne pourrait contenir ses habitants. Il raconte, dans le troisième chapitre, qu’il vit le grand prêtre Jésus, fils de Josédech, debout devant l’ange.du Seigneur, et accusé par Satan. Jésus eut absous, et comblé d’honneurs.Dieu lui dit qu’il allait susciter l’Orient ou le Germe, c’est-à-dire le Messie, son serviteur, et qu’il serait comme une pierre précieuse sur laquelle il y avait sept yeux. Il eut ensuite la vision du chandelier à sept branches, placé entre deux oliviers, d’où découlait l’huile dans les lampes du chandelier. C’est ce qu’on voit dans le chapitre quatrième. Au chapitre suivant, le prophète vit un livre volant, où était écrit le jugement de toute la terre, et un vase rempli d’une femme sur laquelle tombait une masse de plomb qui fermait l’orifice de ce vase. Ensuite il vit deux femmes avec des ailes, qui élevèrent le vase entre le ciel et la terre. Cette femme enfermée dans le vase marquait l’iniquité de Babylone ; le plomb qui tombait sur elle, la vengeance du Seigneur ; et les deux femmes qui l’élevaient en l’air, les Mèdes et les Perses qui détruisirent l’empire de Babylone.
Au chapitre six, Dieu fait voir à Zacharie quatre chariots qui sortaient d’entre deux montagnes d’airain, et qui marquaient les Perses, les Grecs, les Égyptiens et les Syriens, qui devaient être employés chacun en leur temps, pour exercer la vengeance du Seigneur contre les pays du septentrion et du midi. Après cela, Zacharie reçoit d’Holdaiis, de Tobie et d’Idaïe une certaine quantité d’or, dont il fait deux couronnes ; l’une pour le grand prêtre Jésus, et l’autre pour l’Orient ou le Germe, c’est-à-dire Zorobabel, comme figure du Messie.
La quatrième année de Darius, du monde 3486, avant Jésus-Christ 514, avant l’ère vulgaire, 518, le quatrième jour du neuvième mois, le prophète fut consulté par Sarasar, Rogommelec et quelques autres, s’il fallait continuer de jeûner au cinquième mois, ainsi qu’ils avaient fait depuis la ruine du temple. Il leur répondit que ces jeûnes étaient de leur invention, que ce que Dieu demandait principalement d’eux, était la pratique de la piété et de la justice, et qu’enfin leurs jours de jeûnes seraient bientôt changés en jours de joie. C’est ce qu’on lit aux chapitres sept et huit.
Le chapitre neuvième contient des prophéties menaçantes contre le pays d’Adrac, contre la Syrie et contre les Philistins. Il prédit ensuite d’une manière fort expresse la venue de Jésus-Christ, sauveur et pauvre, monté sur une ânesse et sur son ânon. Il parle, au chapitre dixième, du règne du Messie et de la vengeance que le Seigneur exercera contre les persécuteurs d’Israël. Enfin, au chapitre onzième, il parle de la guerre des Romains contre les Juifs, de la rupture de l’alliance qui était entre Dieu et son peuple, des trente pièces d’argent données pour récompense au pasteur, des trois pasteurs mis à mort dans un mois.
Le chapitre douze décrit la guerre d’Antiochus Épiphane contre les Juifs, les victoires des Machabées, le deuil pour la mort de Judas Machabée. Au chapitre treize, il décrit l’état florissant des Juifs depuis la mort d’Antiochus Épiphane, jusqu’à celle du Messie. Dans le verset sept, et dans les deux suivants du même prophète, on voit les malheurs qui doivent fondre sur les Juifs après la mort de Jésus-Christ. Il continue la même matièreau chapitre suivant. Il décrit le siège de Jérusalem par les Romains ; il prédit la grandeur de l’Église chrétienne, la conversion des peuples gentils, les persécutions qu’on excitera contre les fidèles, et le châtiment que Dieu exercera contre les persécuteurs.
Zacharie est le plus long et le plus obscur des douze petits prophètes. Son style est coupé et précipité. Ses prophéties qui regardent le Messie sont plus précises et plus expresses que celles des autres prophètes. Quelques nouveaux critiques, comme Medus et Hammen, ont cru que les chapitres 9, 10, 11 de ce prophète étaient de Jérémie, parce que dans saint Matthieu, chapitre 27.9-10, on trouve, sous le nom de Jérémie, le verset 12 du chapitre 11 de Zacharie ; et, comme les chapitres 9, 10, 11 ne sont qu’un même discours, ils en ont conclu que tous les trois étaient de Jérémie : Mais ilest bien plus naturel dedire que le nom de Jérémie s’est glissé mal à propos, au lieu de celui de Zacharie, dans le texte de saint Matthieu.
Le prophète Zacharie prédit d’une manière très-expresse le siège de Babylone par Darius, fils d’Hystaspe. Ce prince attaqua cette ville rebelle au commencement de la cinquième année de son règne, et la réduisit au bout de vingt mois de siège. Les prophètes Isaïe et Jérémie, longtemps auparavant, avaient prédit son malheur, et avaient averti les Juifs qui y étaient, d’en sortir, lorsqu’ils verraient la chose près de s’exécuter : Sortez de Babylone, leur dit Isaïe (Isaïe 48.20) ; sauvez-vous du milieu des Chaldéens, annoncez dans l’allégresse, et criez jusqu’aux extrémités de la terre : Le Seigneur a racheté son peuple. Et Jérémie (Jérémie 10.8) : Sortez du milieu de Babylone, et retirez-vous du pays des Chaldéens, etc. Et ailleurs (Jérémie 51.6-9,45) : Fuyez du milieu de Babylone, que chacun sauve son aine, sa vie ; ne dissimulez point ses iniquités, parce que le temps de la vengeance est venu contre elle de la part du Seigneur ; ses crimes sont montés jusqu’au ciel, etc. Enfin Zacharie, peu de temps avant sa chute, écrit aux Juifs qui étaient encore dans cette ville (Zacharie 2.6-9) : Fuyez de la terre d’Aquilon, dit le Seigneur, parce que je vous ai dispersés aux quatre vents du ciel, dit le Seigneur. Ô Sion, qui habitez chez la fille de Babylone, retirez-vous, car voici ce que djt le Seigneur : Je lève ma main sur eux, et ils seront en proie cl ceux qui leur étaient assujettis ; et vous saurez que c’est le Dieu des armées qui m’a envoyé. Il y a beaucoup d’apparence que les Juifs profitèrent de ces avertissements, et qu’ils revinrent de Babylone dans leur pays, ou, du moins, qu’ils se retirèrent en lieu de sûreté jusqu’après la prise de la ville. Nous ne voyons ni dans l’histoire, ni dans les prophètes, qu’ils aient rien souffert à l’occasion de ce siège, ni que Darius, fils d’Hystaspe leur ait su mauvais gré pour la révolte de Babylone : ce qui fait croire qu’ils-n’y prirent aucune part.
Les mahométans confondent le prophète Zacharie avec Zacharie, père de saint Jean-Baptiste. Les uns le font de la race de David, et les autres de celle de Lévi. Ceux-ci, par un anachronisme encore plus insoutenable, confondent Marie, mère de Jésus-Christ, avec Marie, sœur de Moïse, ce qui est tiré de l’Alcoran même. L’auteur du Tarik Monthékeb raconte que Jésus-Christ étant né de la Vierge, le prophète Zacharie ne put croire qu’un enfant pût naître sans père, et que s’étant déclaré sur ce sujet, les Juifs l’eurent pour suspect et l’obligèrent de prendre la fuite. Il se retira donc, et se sauva dans le tronc d’un chêne, que les Juifs scièrent par le milieu. Telle est l’ignorance des musulmans sur l’histoire de l’Ancien et du Nouveau Testament.
Fils de Barachie, dont il est parlé dans Isaïe (Isaïe 8.2), ou, selon saint Jérôme, c’est le prophète dont il est parlé dans les Paralipomènes sous le règne d’Ézéchias, ou plutôt sous le règne d’Azarias ou Ozias (2 Chroniques 26.8). Ce Zacharie a pu vivre jusqu’au règne d’Achaz, en l’an 3262, que le Seigneur lui dit : Prenez un grand livre, et écrivez-y en caractères bien lisibles : Hâtez-vous de prendre les dépouilles, prenez vite le butin. Isaïe ajoute : Je pris des témoins fidèles ; Urie sacrificateur, et Zacharie, fils de Barachie. Ces deux personnes purent rendre témoignage qu’en un tel temps il avait prédit qu’il aurait un fils, et qu’avant que ce fils pût nommer son père et sa mère, Basin et Phacée les deux ennemis de Juda, seraient détruits. [Voyez Zacharie, prophète, Zacharie, fils de Joïada, et Zacharie, prêtre de la famille d’Abia].
Père d’Abi, mère du roi Ézéchias (2 Rois 18.2 2 Chroniques 29.1).
Lévite, de la race d’Asaph (2 Chroniques 29.13).
Père de Joseph du temps des Machabées (1 Machabées 5.18-56).
Prêtre de la famille d’Abia, père de saint Jean-Baptiste (Luc 1.5-12) et époux de sainte Élisabeth. Voici ce que nous en apprenons par l’Évangile. Zacharie et Élisabeth étaient tous deux justes devant Dieu, et ils vivaient d’une manière irrépréhensible. Ils n’avaient point de fils, parce qu’Élisabeth était stérile, et qu’ils étaient tous deux avancés en âge. Or, en l’an du monde 3999, environ quinze mois avant la, naissance de Jésus-Christ, Zacharie étant de semaine, et faisant ses fonctions de prêtre dans le temple suivant le rang de sa famille, il arriva par le sort, que ce fut à lui à entrer dans le temple, pour offrir le parfum sur l’autel d’or, qui était dans le saint. Alors un ange lui apparut, se tenant debout à la droite de l’autel des parfums. Zacharie le voyant, en fut troublé. Mais l’ange lui dit : Ne craignez point, Zacharie, parce que votre prière a été exaucée ; et Élisabeth votre femme vous enfantera un fils, auquel vous donnerez le nom de Jean… Zacharie répondit à l’ange : À quoi connaîtrai-je la vérité de ce que vous me dites ? car je suis vieux, et ma femme est déjà avancée en âge. L’ange lui répondit : Je suis Gabriel, qui suis toujours présent devant Dieu ; j’ai été envoyé pour vous annoncer cette heureuse nouvelle, et dans ce moment vous allez devenir muet, jusqu’au jour que ceci arrivera, parce que vous n’avez pas cru en mes paroles, qui s’accompliront en leur temps.
Cependant tout le peuple attendait que Zacharie sortît du lieu saint, et on était dans l’étonnement qu’il y demeurât si longtemps. Mais étant sorti, il ne pouvait leur parler ; et comme il leur faisait des signes, pour se faire entendre, ils jugèrent qu’il avait eu une vision dans le temple ; et il demeura muet. Quand les jours de son ministère furent accomplis, c’est-à-dire, à la fin de la semaine, il s’en retourna dans sa maison ; et sa femme Élisabeth conçut un fils, et elle l’enfanta heureusement à son terme. Ses voisins et ses parents vinrent s’en réjouir avec elle ; et le huitième jour, on vint pour circoncire l’enfant, et ils l’appelaient Zacharie du nom de son père ; mais Élisabeth prenant la parole, dit : Non ; mais il sera nommé Jean. En même temps ils demandaient par signe au père comment il voulait qu’on le nommât ; et ayant demandé des tablettes, il écrivit : Jean est son nom. Ce qui remplit tout le monde d’admiration.
Au même instant sa bouche s’ouvrit, sa langue se délia, et il parlait en bénissant Dieu ; Tous ceux qui demeuraient au voisinage furent saisis de crainte et d’étonnement ; et Zacharie étant rempli du Saint-Esprit, prophétisa, en disant : Béni soit le Dieu d’lsrael, de ce qu’il a visité et racheté son peuple, et de ce qu’il a suscité un puissant Sauveur dans la maison de David son serviteur, ainsi qu’il l’avait promis par ses anciens prophètes. Il s’adresse ensuite au jeune Jean-Baptiste, à qui il prédit qu’il sera le prophète et le précurseur du Messie, pour lui préparer les voies, et pour donner à son peuple la sience du salut. Voilà ce que nous trouvons dans l’Écriture touchant la personne de Zacharie. Les particularités de savie et de sa mort ne.nous sont point connues. Saint Ambroise, saint Augustin, saint Chrysostome et divers autres ont cru que Zacharie était grand prêtre, dans la fausse supposition que l’offrande de l’encens dans le saint était réservée au grand prêtre. Mais il paraît par saint Luc même qu’il n’était que simple prêtre, de la famille d’Abia ; et il est certain d’ailleurs que les simples prêtres entraient tous les jours dans le saint. Le protévangile de saint Jacques, et le faux évangile de la nativité de la Vierge disent ou supposent aussi que Zacharie, père de saint Jean, était grand prêtre ; mais nous comptons pour rien l’autorité de semblables ouvrages.
Le même protevangile de saint Jacques porte qu’Hérode ayant fait chercher le jeune Jean-Baptiste, pour le faire mourir avec les autres enfants de Bethléem, et ne l’ayant pu trouver, parce qu’Élisabeth l’avait emporté dans le désert, le roi envoya demander à Zacharie, qui était alors auprès de l’autel occupé à son ministère, où était son fils. Zacharie répondit qu’il n’en savait rien. Hérode envoya de nouveau des soldats, avec ordre de le tuer, s’il ne leur découvrait où était son fils. Mais Zacharie leur ayant protesté avec serment qu’il n’en savait rien, ils le tuèrent dans le vestibule de l’autel, et dans l’enceinte qui environnait l’autel des holocaustes. Ni les prêtres, ni les enfants d’Israël ne surent pas quand il fut tué ; et un prêtre voyant qu’il tardait trop à sortir, entra dans le temple, le trouva mort, et son sang figé sur la terre. En même temps il ouït une voix, qui dit : Zacharie a été mis à mort, et son sang ne sera point effacé que celui qui le doit venger ne soit venu.
C’est sans doute sur ce fondement que plusieurs anciens ont cru que Zacharie, père de saint Jean, était ce Zacharie fils de Barachie, dont parle Jésus-Christ dans l’Évangile, et dont il dit que le sang a été répandu entre le temple et l’autel. Tertullien parle du sang de Zacharie, dont on voyait encore les traces sur le pavé du temple. Ces marques du sang se montraient encore du temps de saint Jérôme, qui n’y avait aucune foi, comme il le témoigne assez dans son commentaire sur saint Matthieu. Eustate d’Antioche, et plusieurs anciens, comme Origène, saint Basile et saint Grégoire de Nysse, que nous avons cités un peu plus haut, croient qu’il y avait dans le temple un lieu destiné pour les filles, entre le temple et l’autel ; que la sainte Vierge ayant voulu s’y mettre comme auparavant, après la naissance de Jésus-Christ, les prêtres voulurent l’en faire sortir ; mais Zacharie soutint qu’elle y devait demeurer, parce qu’elle était vierge : Ce qui fut cause que le peuple le lapida dans le temple même. D’autres croient que Zacharie fut mis à mort, pour avoir annoncé la venue du Messie dans son cantique.
Les Grecs honorent saint Zacharie le cinq de septembre, comme un prêtre, un prophète, et un martyr. Usuard, Adon et d’autres Latins l’honorent aussi comme un prophète, le cinq de novembre. Le martyrologe romain joint avec lui sainte Élisabeth. Barnnius dit qu’on conserve la tête de saint Zacharie, à Rome, dans l’église de Saint-Jean de Latran, et qu’on prétend qu’il en est autrefois sorti du sang.
Lévite, fils de Jéhiel (1 Chroniques 9.37). Il est nommé Zacher (1 Chroniques 8.31).
Lévite mérarite, au temps du roi David, était portier et musicien (1 Chroniques 15.18-20 ; 16.5).
Prêtre, musicien, au temps da roi David (1 Chroniques 15.24),
Lévite, fils de Jésia (1 Chroniques 24.25).
Lévite mérarite, fils d’Hosa, vivait au temps de David (1 Chroniques 26.11).
Lévite, fils de Sélémia, vivait au temps de David (1 Chroniques 26.14), Sélémia est le même que Mésélémia, ainsi nommé aux versets 1, 2, 9.
Père de Jactai (1 Chroniques 27.21).
Père de Jahaziel, lévites de la famille d’Asaph (2 Chroniques 20.14),
Un des fils du roi Josaphat (2 Chroniques 21.2).
(2 Chroniques 26.5), que saint Jérôme croit être fils de Zacharie, fils de Joïada. L’historien sacré dit que tant que vécut ce Zacharie, intelligent dans les visions de Dieu, le roi Ozias servit le Seigneur et prospéra. Voyez Zacharie, fils de Joiada, et Zacharie, fils de Barachie.
(Isaïe 8.2) que Théodoret croit être le même que Zacharie, petit-fils de Joïada (2 Chroniques 26.5). Voyez l’article précédent.
Descendant de Pharos par Séchénia, revint de la captivité avec Esdras et à la tête de deux cent-cinquante hommes de sa famille (Esdras 8.3-16). Voyez Éliezer.
Descendant de Bébaï, revint de la captivité avec Esdras et suivi de dix huit hommes de sa famille (Esdras 8.11).
Descendant d’Élam, fut un de ceux qui ayant épousé des femmes étrangères pendant la captivité, les renvoyèrent au retour (Esdras 10.26).
Un de ceux qui assistaient Esdras lorsqu’il lut la loi au peuple (Néhémie 8.4).
Judaïte, descendant de Malaléel, était fils d’Amarias et père d’Aziam (Néhémie 11.4)
Fils de Baruch, était un homme ennemi de toute injustice, de tout mal, et de plus très-zélé pour la liberté de sa patrie. Les zélateurs ayant résolu de se défaire de lui, comme d’un personnage qui leur était contraire, et avec cela fort riche et fort puissant, ils voulurent toutefois garder quelque espèce de formalité dans sa condamnation ; et ayant assemblé soixante et dix juges des plus notables du peuple, pour en composer une espèce de sanhédrin et de conseil, ils firent comparaître devant eux Zacharie, fils de Baruch, et l’accusèrent de vouloir livrer la ville aux Romains ; ce dont ils ne donnaient ni preuves ni indices.
Zacharie voyant bien que ses accusateurs étaient résolus de le faire périr, et qu’il n’avait aucun moyen de se tirer de leurs mains, au lieu de se laisser abattre par la vue du danger, il sentit son courage se ranimer ; et après avoir succinctement réfuté les accusations de ses ennemis, il commença à relever tous leurs crimes, et tout ce qu’ils faisaient pour troubler le repos public. Cependant les zélateurs trépignaient de dépit, et avaient peine à se contenir. Mais comme ils voulaient continuer jusqu’au bout à donner à ce jugement quelque apparence de justice, ils permirent à ces soixante et dix juges de prononcer. Ceux-ci tout d’une voix le déclarèrent absous.
À ces mots, les zélateurs jetèrent un cri de fureur, et deux de ces scélérats fondirent sur Zacharie, le tuèrent au milieu du temple ; et lui insultant encore après sa mort, disaient : Reçois maintenant cette absolution que nous te donnons, qui est beaucoup plus assurée que n’était l’autre. Ils jetèrent ensuite son corps dans la vallée qui était au-dessous du temple. Ceci arriva l’an de l’ère vulgaire 67, trois ans avant la prise de Jérusalem, et la ruine du temple. Plusieurs savants commentateurs ont cru que c’était ce Zacharie, fils de Baruch ou de Barachie, dont Jésus-Christ avait voulu parler dans l’Évangile, en disant aux Juifs qu’il leur enverrait des prophètes, des sages et des savants ; qu’ils les tueraient, et les crucifieraient…, afin que le sang de tous les justes, depuis le sang d’Abel jusqu’au sang de Zacharie de Barachie, qu’ils avaient tué entre le temple et l’autel, retombât sur eux. Jésus-Christ parlait à la manière des prophètes. Il mettait le passé pour le futur. Ce système nous paraît un des plus probables que l’on propose sur le passage dont on vient de parler.
On objecte contre l’opinion de ceux qui croient que c’est lui dont parle le Sauveur en saint Matthieu (Matthieu 23.35)
1° Que le Sauveur prédit aux Juifs qu’ils porteront la peine de la mort de ces hommes justes ; or Dieu ne punit pas un mal qui n’est pas encore arrivé. Les Juifs à qui il parlait ne connaissant pas ce Zacharie, et ignorant sa mort future, il était inutile de leur faire des menaces à son sujet. Il ne parlait dans l’endroit cité de saint Matthieu que des crimes passés des Juifs et de ce qui était arrivé avant sa venue ;
2° Zacharie, fils de Baruch, tué par les zélés, était un Juif, et selon toutes les apparences un Juif incrédule. Josèphe ne dit pas un mot qui insinue qu’il ait embrassé le christianisme. Les anciens écrivains ecclésiastiques ne l’ont point connu pour tel. Les zélés qui le firent mourir n’en voulaient point à sa religion, ils en voulaient à ses grands biens ; ils craignaient que par son crédit il ne les fit chasser ; ils l’accusaient d’intelligence avec les Romains. Les nouveaux chrétiens de Jérusalem n’étaient guère en état de donner de la jalousie, ni de l’inquiétude aux mécontents, ni par leurs grands biens, ni par leur autorité dans la ville. Ils se tenaient fort heureux lorsqu’ils n’étaient point persécutés.
3° Les chrétiens de Jérusalem s’étaient sauvés de cette ville quelque temps avant le siège et s’étaient retirés a Pella, an delà du Jourdain ; à ce qu’on croit, dès l’an 66 de l’ère vulgaire. Si Zacharie eût été de leur nombre, il est croyable qu’il ne se serait pas trouvé dans la ville un an après, c’est-à-dire l’an 67 de la même ère, auquel il fut mis à mort par les zélés.
Ces raisons ne sont pas sans réplique, non plus que celles qui ont fait croire aux savants que nous avons nommés ci-devant, que ce Zacharie était celui dont Jésus-Christ parlé dans l’Évangile. On convient que régulièrement on ne menace pas de vengeance de Dieu pour un crime qui n’est pas encore commis ; mais il n’est pas rare dans les prophètes de voir prédire la ruine d’une ville, la désolation d’un peuple, la mort d’un prince ; comme si leurs crimes étaient déjà montés à leur comble, quoique la mesure de leurs excès ne soit pas encore remplie, et que leur châtiment soit encore fort éloigné. Il est vrai que ni Josèphe, ni aucun écrivain ancien n’a dit que Zacharie ait été chrétien, mais aussi nul n’a dit le contraire. Josèphe par saint Jacques le Mineur, mis à mort par Ananus, comme d’un Juif. On regardait alors les chrétiens comme une secte de Juifs. Quoique les chrétiens pour l’ordinaire ne fussent ni riches, ni puissants, ni accrédités, il y en a eu pourtant, même du vivant de Jésus-Christ, qui avaient de grands biens et des emplois considérables, comme Joseph d’Arimathie, Nicodème, Gamaliel. Enfin, quoique les chrétiens de Jérusalem aient pu commencer à se retirer à Pella dès l’an 66, de Jésus-Christ et quatre ans avant le siège de la ville, il était encore assez temps de le faire en l’an 67, deux ans avant que la ville fût investie. Ainsi jusque-là rien n’empêche que Zacharie, fils de Baruch, n’ait été chrétien, et que Jésus-Christ n’ait pu le marquer comme le dernier des justes mis à mort dais Jérusalem, et qui mit le comble à leurs iniquités.
Dans la vallée de Josaphat, vis-à-vis de Jérusalem, on voit un monument que l’on dit être le tombeau de ce Zacharie ; il est taillé dans la roche vive ; quatre colonnes de chaque côté portent sur leurs chapiteaux un comble qui s’élève en pointe, et qui fait une espèce de pyramide ; ce monument est carré et a quatre-vingts pieds de tour ; au côté de derrière est une petite fenêtre, et par laquelle on ne voit en dedans que quelques pierres les unes sur les autres.