(Asylum). Ce terme marque un lieu sacré où les malheureux pouvaient se retirer pour se mettre à couvert de la violence de leurs ennemis, sans que personne pût les en tirer malgré eux. On prétend que les petits-fils d’Hercule furent les premiers auteurs des asyles. Craignant le ressentiment de ceux qu’Hercule avait maltraités pendant sa vie, ils établirent un asyle, c’est-à-dire un temple de la Miséricorde à Athènes. Cadmus en établit aussi un à Thebes, et Romulus un autre à Rome sur le mont Palatin. Celui de Daphné, près d’Antioche ; est célèbre ; et nous lisons dans les Machabées (2 Machabées 4.34) qu’Onias III grand-prêtre des Juifs, s’étant retiré dans cet asyle et s’y tenant comme dans un lieu de sûreté, Andronique gagné par Ménélaüs, lui persuada frauduleusement d’en sortir et le tua aussitôt.
L’autel des holocaustes et le temple du Seigneur étaient aussi des asyles inviolables. Joab (1 Rois 2.28-34) s’y retira pour s’y mettre en sûreté ; mais Salomon le fit tuer au même endroit, voyant qu’il ne voulait pas quitter l’autel qu’il tenait embrassé. Moïse (Exode 21.14) ordonne que l’on arrache de l’autel du Seigneur celui qui s’y retire après avoir commis un homicide volontaire. L’asyle n’est point en faveur des méchants, comme le reconnaissent même les auteurs profanes, mais en faveur de l’innocence et de la justice injustement attaquées. Lorsque des scélérats se retiraient à l’asyle d’un temple, ou on les y faisait mourir de faim, ou on les forçait d’en sortir en allumant du feu autour d’eux. Nous parlerons ailleurs des villes d’asyle où de refuge que le Seigneur avait déterminées dans la terre d’Israël, en faveur de ceux qui avaient fortuitement commis un meurtre involontaire. Voyez Refuge, ville de refuge.