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Cameleon
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet Westphal

Moïse défend aux Hébreux l’usage de la chair du caméléon, comme d’un animal impur (Led 11.30). Le caméléon est un petit animal fait comme un lézard, mais il a la tête plus grosse et plus longue. Il a quatre pieds, et à chaque pied trois doigts ; la queue longue, avec laquelle il s’attache aux branches des arbres, aussi bien qu’avec les pieds. Sa queue est plate, et son museau long et fait en pointe obtuse. Il a le dos aigu, la peau plissée et hérissée comme une scie, depuis le cou jusqu’au dernier nœud de la queue, et une forme de crête sur la tête. Du reste, il est fait comme un poisson ; c’est-à-dire qu’il n’a point de cou. Quelques-uns ont dit qu’il ne vivait que de l’air ; d’où vient que Tertullien l’appelle une peau vivante ; mais ceux qui l’ont observé de plus près, remarquent qu’il se nourrit de mouches qu’il attrape avec sa langue. Cette langue est longue de dix lignes et large de trois, faite de chair blanche, ronde et aplatie par le bout, où elle est creuse et ouverte, semblable en quelque sorte à la trompe d’un éléphant. Elle s’allonge et se retire de même. Il la darde et retire promptement sur les mouches, qui s’y trouvent attrapées comme sur de la glu.

On dit aussi qu’il prend la couleur des choses sur lesquelles on l’applique ; qu’il est blanc sur le blanc, noir sur le noir, rouge sur le rouge. Mais les nouveaux naturalistes assurent que sa couleur naturelle, lorsqu’il est en repos et à l’ombre, est d’un gris bleuâtre. Il y en a de jaunes et d’autres verts qui sont plus petits. Quand il est exposé au soleil, ce gris se change en un gris plus brun, tirant sur le minime ; et ses parties moins éclairées se changent en diverses couleurs, qui forment des taches de la grandeur de la moitié du doigt. Les grains de sa peau non éclairés, ressemblent aux draps mêlés de plusieurs couleurs. Quelquefois, quand on le manie, il paraît marqueté de taches brunes qui tirent sur le vert. Si on le met sur un chapeau noir, il paraît violet. Quelquefois, quand on l’enveloppe dans un linge, on l’en retire blanc. Mais il n’est pas vrai qu’il prenne la couleur des étoffes dans lesquelles on l’enveloppe. Sa couleur ne change qu’en quelques parties de son corps. Voilà ce que l’on dit du caméléon.

Mais nous doutons que le terme hébreu, que l’auteur de la Vulgate a traduit par caméléon et que Moïse défend aux Hébreux, comme un animal impur, soit véritablement un caméléon. Bochart, qui a fort étudié la matière qui regarde les animaux de l’Écriture, croit que l’Hébreu hacoah, signifie une espèce de lézard très-vigoureux, qui se trouve dans l’Arabie, et qui attaque les serpents dans leur repaire, les en chasse et les tue. Les Arabes le nomment alvarlo.