Grande île de la Méditerranée orientale, au sud de la mer Égée. Elle a environ 280 km de long et sa largeur varie entre 12 et 55 km Sa superficie est d’environ 8 580 km carrés. Un massif central domine l’île, et son point culminant, le mont Ida (2 164 m), a joué un rôle important dans la mythologie grecque.
Des fouilles faites à Gnosse, au début du siècle, ont révélé que la Crète avait été le siège d’une antique civilisation, antérieure à la civilisation grecque, et qui a rayonné sur toute la Méditerranée orientale ; la déesse aux serpents (figure 63) fut l’une des divinités principales de cette époque préhellénique dont des échos très lointains nous sont parvenus dans les récits légendaires relatifs au roi Minos. L’affirmation de Tacite d’après laquelle le peuple juif serait originaire de Crète ne doit pas être prise en considération. Mais ce qui n’est pas vrai des Juifs peut l’être de leurs voisins et ennemis les Philistins. Beaucoup d’historiens, en effet, identifient la Crète avec l’île de Caphtor (voir ce mot), qui est partout désignée dans l’Ancien Testament comme le pays d’origine des Philistins (Deutéronome 2.23 ; Amos 9.7 ; Jérémie 47.4). Cette migration prendrait place vers 1400 avant Jésus-Christ, et serait la conséquence de l’invasion dorienne qui dut chasser hors de Crète une partie de la population autochtone. L’histoire de l’île nous est fort mal connue. Les Cretois étaient des archers remarquables et servirent comme tels dans les armées mercenaires de l’antiquité. L’île, devenue un repaire de pirates, fut conquise en 67 avant Jésus-Christ, parles Romains.
Le navire qui transportait Paul prisonnier à Rome fit escale en Crète, à Beaux-Ports ; ayant quitté cet abri, malgré les conseils de l’apôtre, pour atteindre le port plus sûr de Phénix, il fut entraîné par la tempête. Il semble, d’après Tite 1.5, que Paul évangélisa la Crète, aidé de Tite, auquel il laissa la charge d’organiser les églises fondées ; ce n’était pas une tâche aisée, s’il faut en croire l’épître, qui qualifie durement les Cretois (voir ce mot) et les Juifs de Crète (Tite 1.10-13). Voir Pastorales (épîtres).
Après la chute de l’empire romain, la Crète a fait partie de l’empire d’Orient. Elle a été successivement sous le joug des Arabes, des Vénitiens et des Turcs. Peuplée en majorité de Grecs, elle fait partie aujourd’hui du royaume de Grèce.
Jean M.
Numérisation : Yves Petrakian