Sorte de tamis (voir Agriculture et figure 4), mentionné assez rarement, toujours au figuré. Dans Ésaïe 30.28, le crible de la destruction est le châtiment réservé par Dieu aux nations coupables : elles sont donc comparées aux détritus destinés au feu. Dans Amos 9.9, c’est le crible de l’épreuve, qui secouera Israël en le faisant errer (le verbe hébreu avait les deux sens) parmi les nations, et conservera ainsi le bon grain sans qu’il s’en perde rien ; se perdront seulement les pécheurs obstinés (verset 10), comparables à ce qu’Amos appelle ailleurs (Amos 8.6) la « criblure du blé » (Version synodale : les déchets).
Dans Siracide 27.4, les paroles de l’homme qui trahissent ses vices sont comparées au crible qui, lorsqu’on l’agite, « retient les impuretés (paille, épis, pierres, etc.) » (apocryphe)
Dans Luc 22.31, c’est le crible de Satan, par lequel le Tentateur espère perdre le bon grain à force de le secouer, tandis que le Seigneur prie Dieu d’en faire pour ses apôtres le moyen de les purifier et fortifier.
Dans tous ces cas le point de comparaison est celui d’un triage par secousse. L’idée même du triage court d’un bout à l’autre des Écritures, depuis la première tentation (Genèse 3) jusqu’aux tableaux du jugement dernier (Apocalypse 22) ; elle apparaît parfois sous des images analogues : grain et balle (Matthieu 3.12), vin et lie (Jérémie 48.11), métal et scories (Ésaïe 1.25), etc.
Numérisation : Yves Petrakian