Nom dérivé de Démèter, signifiant : Cérès, et répandu dans les pays syriens et grecs.
Démétrius Ier Soter, signifiant : le Sauveur, fils du roi Séleucus Philopator. Envoyé à Rome comme otage, frustré de la succession de son père par son oncle Antiochus Épiphane, il s’échappa après la mort de celui-ci et prit le trône de Syrie à son cousin Antiochus Eupator (162). Mais le prétendant Alexandre Balas (voir article) lui disputa victorieusement l’alliance de Jonathan Macchabée et, en 150, lui infligea la défaite et la mort (cf. 1 Macchabées 7.1-4 ; 1 Macchabées 7.10 ; 2 Macchabées 14.1s; Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XII, 10.1, XIII, 2.1-4).
Démétrius II Nicator, signifiant : le Vainqueur. Fils du précédent. Trois ans après la chute de son père, réussit à écraser Balas, ce qui lui valut son surnom. Il favorisa les Juifs, mais fut dépouillé d’une partie de son royaume par les partisans de Balas (voir Tryphon). Une invasion malheureuse chez les Parthes l’y fit prisonnier et il le fut dix ans. Remonté sur le trône (128), mais impopulaire, il se fit battre par l’Égypte à Damas (125), et se réfugia à Tyr auprès de sa femme Cléopâtre (voir Cléopatre, 2), par qui sans doute il fut assassiné (1 Macchabées 11.14-37 ; 1 Macchabées 14.1-3 ; Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XIII, 4.8 et suivant 9.3).
Démétrius III Eukaïros, signifiant : l’Heureux. Petit-fils du précédent. Prit le trône à un usurpateur (94) et choisit Damas pour capitale. Son nom apparaît dans l’histoire juive conservée par Josèphe (Antiquités judaïques, XIII, 13.4s 14.1,3 ; Guerre des Juifs, I, 4.1 s) : il soutint les prétentions des Pharisiens en guerre civile contre Alexandre Jannée, qu’il battit près de Sichem. Après maintes aventures, il devait mourir captif chez les Parthes (88).
Démétrius est le nom de deux personnages :
Le chef des orfèvres d’Éphèse, qui provoqua l’émeute de sa corporation et de la cité contre saint Paul (Actes 19.24 et suivants) ;
Un disciple notable auquel l’auteur de la troisième épître de Jean rend un bon témoignage (verset 12), par opposition à Diotrèphe, que « l’Ancien » dénonce avec sévérité. Il est probable que Démas (2 Timothée 4.10) est une abréviation du nom de Démétrius. L’un et l’autre, surtout ce dernier, sont fréquents dans tout l’Orient ; on les retrouve souvent dans les inscriptions, et de nombreux Démétrius ont marqué dans l’histoire, en particulier le célèbre martyr et patron de Thessalonique à la fin du IIIe siècle : saint Démétrius, ou saint Démètre. Les formes actuelles de ce nom dans l’Église d’Orient sont Dimitri ou Dmitri.
Numérisation : Yves Petrakian