Petite ville de l’ancienne Lycaonie, partie de la province romaine de Galatie (voir ces mots) ; saint Paul s’y réfugia, venant du nord-ouest lors de son Ier voyage (Actes 14.6-20), dont elle fut le point extrême vers l’est (verset 20 et suivant) ; au 2e voyage au contraire, c’est la première étape citée dans l’itinéraire de l’apôtre venant cette fois de la Syrie-Cilicie (Actes 16.1) ; de même sans doute au 3e voyage (Actes 18.23). Un des deux Gaïus qui l’accompagnaient pendant ce 3e voyage était de Derbe (Actes 20.4, cf. 19.29) ; Timothée, que la tradition fait aussi originaire de Derbe, était plutôt de Lystre (cf. Actes 16.1-3).
Possession du prince Antipater qui y reçut son ami Cicéron (vers 54 avant Jésus-Christ) et fut tué par Amyntas, Derbe fut annexée par ce dernier à la Galatie (36 avant Jésus-Christ) ; en 41 elle reçut le patronage de l’empereur sous le titre de Claudio-Derbe.
À l’époque romaine c’était un centre d’une certaine importance, relié à Lystre et à Antioche de Pisidie par une « route impériale », construite en 6 avant Jésus-Christ. Son emplacement, en effet, fort difficile à identifier dans un district où les vestiges de villes antiques sont aussi étendus qu’insignifiants, a été déterminé, au nord de la région isaurienne de la chaîne du Taurus, juste au pied du mont Hadji Baba, signifiant : le Père Pèlerin, dans la plaine au sud-est de Lystre et d’Iconie ; aujourd’hui les villages de Losta et de Gudelissin marquent ses deux sites successifs.
Ses rares monnaies connues (à la Bibliothèque Nationale), assez tardives, accusent l’influence grecque : l’une d’elles (vers 170) représente une Victoire ailée écrivant sur un bouclier, qui ressemble beaucoup à la célèbre Vénus de Milo. L’Église de Derbe a eu quatre évêques du diocèse d’Asie, sous le métropolitain d’Iconie.
Jean Laroche
Numérisation : Yves Petrakian