L’hébreu âgâm désigne une pièce d’eau stagnante : dans le Delta d’Égypte, toute flaque plus ou moins étendue produite par le retrait de l’inondation du Nil est appelée étang, par opposition soit aux neuves, canaux ou rivières, soit aux réservoirs (miqvë) où l’on conduit l’eau (Exode 7.19 ; Exode 8.6).
Dans la Palestine aride, l’étang est un bienfait, image des bénédictions de Dieu (Ésaïe 35.7 ; Ésaïe 42.15 ; Psaumes 107.35).
À Babylone, pays abondamment irrigué par les bras de l’Euphrate, l’étang serait un marécage, néfaste à la plaine fertile (Ésaïe 14.23).
L’hébreu berékâ désigne le bassin creusé de main d’homme (arabe, birket), quelques fois appelé piscine (Cantique 7.5) ou, mieux, réservoir (Ecclésiaste 2.6), cité comme image d’une ville toute remplie qui se vide (Nahum 2.8). Sont nommés comme étangs ceux de Gabaon (2 Samuel 2.13, cf. Jérémie 41.12), Hébron (2 Samuel 4.12), Samarie (1 Rois 22.38), et, à Jérusalem (voir ce mot), l’Étang supérieur (2 Rois 18.17 ; 2 Rois 20.20 ; Ésaïe 7.3) et l’Étang inférieur (Ésaïe 22.9), le vieux réservoir (Ésaïe 22.11), l’Étang artificiel (Néhémie 3.16) et l’Étang du Roi (Néhémie 2.14), ce dernier étant probablement le même que celui de Siloé (Néhémie 2.15). Celui-ci est cité dans Jean 9.7 et suivants, comme celui de Béthesda dans Jean 5.2, sous le nom grec colurnbêthra
Quant aux « Vasques de Salomon », situées au sud-ouest de Bethléhem, ce sont trois immenses bassins construits contre un fond de vallée et reliés à Jérusalem par des aqueducs extrêmement longs à cause de leurs sinuosités ; c’est le texte Ecclésiaste 2.6 qui les a fait attribuer à Salomon, mais on y voit aujourd’hui une entreprise de Pilate et des empereurs du IIe siècle, qui d’ailleurs durent les faire édifier sur des restes de travaux antérieurs : travaux d’une importance telle, qu’il faut bien les assigner à une période paisible de la royauté israélite. Tant d’entreprises de cette nature aux environs de la capitale attestent les précautions extraordinaires prises par ses maîtres de tous les âges pour lui amener de loin d’énormes provisions des eaux de pluie et de surface.
Dans l’Apocalypse « l’étang (grec limnê = lac) de feu et de soufre » symbolise le châtiment définitif, la seconde mort (Apocalypse 19.20 ; Apocalypse 10.10 ; Apocalypse 10.14 et suivant Apocalypse 21.8) ; l’origine de cet emblème remonte probablement à la destruction des villes de la mer Morte (qui est un grand « étang »), par « le soufre et le feu » (Genèse 19.24 et suivant).
Numérisation : Yves Petrakian