Dès l’antiquité les fondations des bâtiments ont toujours eu une grande importance, d’où Jésus a tiré un de ses plus frappants enseignements (Matthieu 7.26 et suivant, Luc 6.48).
En Babylonie et en Canaan, la pose des premières fondations s’accompagnait souvent de sacrifices d’enfants, dont les corps étaient emmurés dans la fondation même ; on en a retrouvé à Guézer, à Méguiddo, à Byblos, etc. (voir H. Vincent, Canaan ; Macalister, Gezer, et nos figure 88 à 91). C’est ainsi que Hiel posa les fondements de Jérico au prix de ses fils (1 Rois 16.34).
Le palais et le temple de Salomon avaient des fondations en pierres massives et de choix, tranchées à la scie (1 Rois 7.10). « Il faut avant tout des fondations reposant sur le roc ; on creuse le sol jusqu’à ce qu’on le trouve, à 5, 10 ou 15 m ; si cette précaution est négligée, on peut s’attendre, à la mauvaise saison, quand les pluies tombent en averses, à l’effondrement de la maison mal fondée, ou tout au moins aux lézardes, précurseurs d’une catastrophe » (Schneller, Connais-tu…, p. 159). Ézéchiel (Ézéchiel 13.10-16) compare les faux prophètes de la paix à des gens qui croient consolider un mur en le couvrant de plâtre : la tempête le renversera ! Les exilés de Babylone pleurent la destruction de Jérusalem jusqu’en ses fondements (Psaumes 137.7).
Les termes « fondation, fondement » désignent souvent, au figuré : la base de la terre, considérée comme une immense construction du Dieu Créateur (Job 38.4 ; Psaumes 18.8 ; Psaumes 18.16 ; Psaumes 24.2 ; Ésaïe 24.18 ; Siracide 10.16 ; Siracide 16.19 ; Judith 16.15) ; les principes de justice et de loi morale sur lesquels repose le monde (Ésaïe 28.16 ; Psaumes 11.3 ; Psaumes 82.5 ; Proverbes 10.25), la foi (Romains 15.20 ; 2 Timothée 2.19 etc.), la base solide de la cité éternelle (Hébreux 11.10). La justice et le droit sont la base du trône de Dieu (Psaumes 89.15 ; Psaumes 97.2). La nouvelle Jérusalem a pour fondement symbolique douze pierres précieuses (Apocalypse 21.19). L’Église ne peut avoir d’autre fondement que Jésus-Christ (1 Corinthiens 3.10 et suivants) et les apôtres (Matthieu 16.18 ; Éphésiens 2.20).
Numérisation : Yves Petrakian