Nos versions traduisent par ce mot tous les verbes qui expriment l’affermissement, l’accroissement de la force ou du courage (Deutéronome 31.7, etc., Actes 16.6), de la vaillance à la guerre ou au service de Dieu (id.), dans l’épreuve, le deuil, l’abattement (1 Rois 2.2 ; Psaumes 138.3 etc.), devant les obstacles ou le sentiment décourageant de la faiblesse humaine, et aussi la persévérance dans une résolution bonne ou mauvaise (Néhémie 2.18 ; Psaumes 64.6).
Dans quelques cas, il est employé au sens physique, exprimant les progrès de l’enfant (cf. Luc 2.40), ou la reprise des forces avec la nourriture après un effort, une fatigue, une émotion (Genèse 18.5 ; Juges 19.5 ; Actes 9.19). Cette reprise de forces, se manifestant souvent par le travail manuel, donne lieu à l’expression fréquente : « mains fortifiées » (Genèse 49.24 ; Ésaïe 35.3 et Hébreux 12.12 ; Zacharie 8.9, etc.). D’ailleurs nos versions emploient dans ce sens des termes variés : inspirer, prendre courage, affermir, etc. ; mais le verbe fortifier et tous ces termes équivalents sont caractéristiques, en ce qu’ils traduisent l’héroïsme dont la Parole biblique est toute pénétrée, la force impulsive et régénératrice de Dieu.
En effet, toujours, dans l’Ancien Testament, Dieu relève, exhorte, soutient et fortifie les siens, ceux qui, se sentant faibles, s’attendent à lui, ceux dont il a besoin (Psaumes 6.3 ; Psaumes 18.32 ; Psaumes 29.11 ; Psaumes 138.3 ; Néhémie 6.9 ; Daniel 10.18 et suivant).
Et dans le Nouveau Testament sa grâce révélée en Christ est également et plus nettement peut-être, parce que révélée en Christ, une grâce fortifiante (cf. Éphésiens 3.16 ; Éphésiens 6.10 ; Colossiens 1.11, etc., et surtout Philippiens 4.13). C’est pourquoi les apôtres et les disciples sont à leur tour ceux qui fortifient leurs frères (Actes 14.22 ; Actes 15.32 ; Actes 15.41 ; Actes 18.23).
Numérisation : Yves Petrakian