À identifier avec Ed-Djîb, à 9 km au nord-nord-ouest de Jérusalem, sur une colline isolée. Au moment de la conquête israélite, la ville appartenait sans doute à une confédération qui comptait en outre Képhira, Bééroth et Kirjath-Jéarim (Josué 9.17). Ses habitants (les Hivvites d’après Josué 9.7, ou des Amoréens d’après 2 Samuel 21.2) usèrent de ruse avec Josué, qui leur laissa la vie mais les asservit pourtant (Josué 9).
C’est de Gabaon à Beth-Horon qu’eut lieu la fameuse bataille pendant laquelle Josué aurait arrêté le soleil Josué 10.9-13). La ville appartint à Benjamin (Josué 18.25) et fut attribuée aux lévites (Josué 21.17). Saül avait tenté d’exterminer tous les Gabaonites ; en retour, et pour conjurer une famine, David livra sept descendants du premier roi israélite, que les gens de Gabaon pendirent (2 Samuel 21.1-9).
À Gabaon eut lieu le combat entre les partisans des deux rivaux, David et Isboseth (2 Samuel 2.12-24). C’est aussi là que Joab tua Amasa (2 Samuel 20.8-10). La « grande pierre » de Gabaon (2 Samuel 20.8) était probablement l’autel d’un haut-lieu célèbre, sur lequel Salomon sacrifia (1 Rois 3.4), près duquel ce roi eut sa première théophanie ou vision de Dieu (1 Rois 9.2). La tradition sacerdotale y plaçait même la tente d’assignation (2 Chroniques 1.3), pour expliquer sans doute la vision et la vogue du haut-lieu.
L’eau était abondante à Gabaon ; on parle d’un étang (2 Samuel 2.13) ou des « grandes eaux », celles-ci à propos du combat entre gens de Johanan et partisans d’Ismaël, meurtrier de Guédalia (Jérémie 41.12). Aujourd’hui encore, à peu de distance de Ed-Djîb, deux grands réservoirs existent qui sont probablement de haute antiquité. De Gabaon, était Hanania le prophète, dont l’activité s’opposa un moment à celle de Jérémie (Jérémie 28.1). Après l’exil, quatre-vingt-quinze Gabaonites rentrèrent (Néhémie 7.26) et certains d’entre eux travaillèrent à la reconstruction des murs de Jérusalem (Néhémie 3.7).
A. P.
Numérisation : Yves Petrakian