Il ne saurait être question de garde avant la royauté. Saül avait des coureurs (1 Samuel 22.17) qui lui servaient à l’occasion d’exécuteurs, ces fonctions se confondant. Ces coureurs portaient les ordres, couraient devant le char du roi pour sa sécurité (1 Rois 1.5), et veillaient devant sa porte (1 Rois 14.27 et suivant). Il y est fait allusion aussi dans 1 Samuel 31.6.
David avait une garde (2 Samuel 8.18) composée de Kéréthiens et Péléthiens (voir ces mots) qui étaient sans doute des Philistins, avec lesquels il avait été en fréquents rapports avant de régner (1 Samuel 28.1 et suivant) ; ils se montrèrent fidèles dans les jours difficiles (2 Samuel 15.18 ; 2 Samuel 20.7 ; 1 Rois 1.38). Il semble aussi que cette garde étrangère se continua, car nous la retrouvons au temps d’Athalie (2 Rois 11.4) prenant une part active à la restauration de Joas. Il se peut que les récriminations d’Ézéchiel (Ézéchiel 44.6 et suivants) contre les incirconcis qui font le service du sanctuaire, se rapportent à cette garde qui était chargée d’abattre au Temple les animaux destinés à la table royale. Le « garde » de Marc 6.27, qui décapite Jean-Baptiste, est un officier de la cour, chargé des messages et des exécutions (latin speculator que Marc a transcrit en grec).
Dans le Nouveau Testament, Pilate répond aux demandeurs juifs après l’ensevelissement, qu’ils « ont une garde » (Matthieu 27.65 ; Matthieu 28.11) ; c’était une garde romaine qui surveillait la cour du Temple du haut de la tour Antonia, sous le commandement d’un officier, et à la disposition des autorités juives.
Dans Actes 12.10, la première et la deuxième garde sont les postes de soldats montant la garde (latin custodioe) ; le mot grec employé ici, phulakê, désigne très souvent la prison, la captivité.
Numérisation : Yves Petrakian