Signifiant : Dieu voit. D’après 1 Rois 19.15, ce personnage syrien aurait été oint roi de Damas par le prophète Élie. Mais la plus ancienne tradition hébraïque fait d’Élisée, non d’Élie, l’instigateur de l’usurpation du trône araméen par Hazaël, voire même de l’assassinat du roi Ben-Hadad qui lui en ouvre l’accès (2 Rois 8.7 ; 2 Rois 8.15). Ben-Hadad malade avait envoyé Hazaël, son homme de confiance, consulter Élisée sur sa guérison, et le prophète prédit au messager qu’il deviendra roi et ravagera Israël.
Hazaël, après s’être récrié avec une apparente modestie, a soin de réaliser lui-même les prédictions. Devenu roi (environ 845-800), il veut s’emparer de Ramoth en Galaad et triomphe de la résistance pour laquelle Israël et Juda avaient uni leurs forces (2 Rois 8.28 ; 2 Rois 9.15 et suivant). Ses succès continuèrent quand Jéhu eut supplanté à Samarie la famille régnante d’Achab : Hazaël conquit ainsi presque toute la Transjordanie (2 Rois 10.32 et suivant). Il battit de plus les Philistins de Gath et voulut marcher sur Jérusalem. Un important tribut, que lui envoya le roi Joas, put seul l’en détourner (2 Rois 12.17 et suivant). Ses conquêtes en Transjordanie demeurèrent intactes jusque sous le règne de Joas d’Israël, au début du VIIIe siècle, qui récupéra quelques villes de cette région, victoire partielle qu’Élisée mourant aurait symboliquement prédite à ce roi (2 Rois 13.14-25).
Numérisation : Yves Petrakian