(hébreu doudaï). Plante de la famille des Solanacées, la mandragora officinarum, de la région méditerranéenne.
Elle a une racine charnue, semblable à celle de la carotte, mais souvent bifurquée à son extrémité et ressemblant à deux jambes entourées de nombreuses radicelles qui forment comme une robe ; cette analogie avec le corps humain a donné lieu de tout temps à des superstitions et des légendes.
Feuilles ovales, luisantes en dessus, blanchâtres en dessous, ciliées au bord ; fleurs violacées ; fruit en baie ovoïde, jaunâtre, gros comme une prune. Toutes les parties de la mandragore dégagent une odeur qui plaît aux Orientaux. La plante est plus vénéneuse que la belladone.
Les anciens lui attribuaient des propriétés aphrodisiaques et de fécondation, et la faisaient entrer dans la préparation de philtres d’amour. Son nom hébreu signifie littéralement pomme d’amour.
Le récit de Genèse 30.14-16, d’après lequel Rachel achète de Léa les mandragores de son fils, n’est pas sans relation avec ces idées antiques. La Sulamite met aussi le parfum de la mandragore, attrait de la campagne, en rapport avec sa passion pour son bien-aimé (Cantique 7.13).
Ch.-Ed. M.
Numérisation : Yves Petrakian