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Marc
Dictionnaire Biblique Westphal Bost Calmet

1.

Le Markos du Nouveau Testament grec est le latin Marcus, prénom romain qui en cette qualité précédait le nom et le surnom et s’écrivait en abrégé par l’initiale M. (par exemple : M. [= Marcus] Tullius Cicero). À partir de l’ère chrétienne, il devint extrêmement fréquent, sans distinction de classes, chez tous les peuples de langue grecque à travers l’empire, généralement porté seul suivant l’usage hellénique : les inscriptions et documents du temps mentionnent de nombreux Markos ou fils de Markos. Ce fut d’ailleurs le cas de la plupart des prénoms latins, parmi lesquels le Nouveau Testament emploie comme noms grecs ceux de Gaïus et de Lucius (voir ces mots). Quant à Marc, on l’y compte 8 fois : 4 fois dans les Actes (Actes 12.12 ; Actes 12.25 ; Actes 15.37 ; Actes 15.39), 3 fois dans les épîtres de Paul (Colossiens 4.10 ; Philémon 1.24 ; 2 Timothée 4.11), une fois dans la 1ère épître de Pierre (1 Pierre 5.13). Dans les trois premiers de ces passages c’est un surnom, celui d’un Juif : « Jean surnommé Marc », désigné deux fois entre temps par son seul nom israélite de Jean (Actes 13.5-13), et qu’on distinguait donc de ses nombreux compatriotes du même nom en ajoutant son surnom d’origine latine. C’est à peu près ainsi que Joseph Barsabas est surnommé Justus signifiant : juste ; Actes 1.23, qu’un Siméon est appelé Niger signifiant : noir ; Actes 13.1, et que ce Saul est aussi appelé Paul » (Actes 13.9). Cette dernière analogie, celle du grand apôtre dont le nom hébreu est définitivement remplacé par son surnom grec dès le début de sa carrière missionnaire, vient ici à l’appui de l’interprétation la plus naturelle et la plus généralement adoptée, d’après laquelle les dix mentions bibliques de Jean-Marc ou Jean, et de Marc, se rapportent toutes au même personnage.

2.

Il apparaît d’abord en relation avec l’apôtre Pierre. La première fois il est simplement désigné comme fils d’une Juive de Jérusalem appelée Marie, chez qui, lors de la persécution de l’Église par Hérode Agrippa Ier (an 44), des chrétiens se réunissent pour prier ; et dès que Pierre se voit délivré de la prison, en pleine nuit, c’est vers cette demeure qu’il se dirige avant de disparaître, pour y charger les fidèles assemblés de raconter à Jacques et aux autres frères sa miraculeuse libération (Actes 12.12 et suivants). Plusieurs détails du récit : une grande porte de vestibule (grec, pulôn), une pièce de réception suffisamment spacieuse, une servante (sans doute une esclave), dénotent une certaine situation de fortune, et l’épisode dans son ensemble prouve que Marie tout au moins comptait, alors parmi les membres influents de la communauté primitive. D’où il ne s’ensuit pas nécessairement, comme on l’a supposé, qu’il faille placer aussi dans sa maison le repas de la sainte Cène et l’effusion du Saint-Esprit le jour de la Pentecôte, ni faire de Marc l’un des 70 disciples (Luc 10). S’il est vrai, comme l’écrira Papias au IIe siècle, que Marc auteur de l’Évangile « n’avait ni entendu ni suivi le Seigneur » (ce que semble confirmer la phrase incomplète, sans doute relative à Marc, par laquelle commence le fragment de Muratori), ces hypothèses sont assez improbables. On a parfois voulu reconnaître Marc lui-même dans les deux personnages anonymes que l’Évangile de Marc place à proximité soit de la chambre haute soit du jardin de Gethsémané : le porteur de la cruche (Marc 14.13 et suivants) et le jeune homme qui s’enfuit la nuit sans vêtement (Marc 14.51 et suivant) ; identifications soutenables, mais purement conjecturales. Voir Marie, paragraphe 3.

3.

Un ou deux ans sans doute après la délivrance de Pierre, en 45 ou 46 (voir Chronologie du Nouveau Testament, II, paragraphe 1 et 3), Barnabas et Saul étant venus d’Antioche à Jérusalem pour y apporter les dons des frères aux victimes de la famine (Actes 11.28 ; Actes 11.30), leur attention s’y porte sur Jean surnommé Marc, vraisemblablement à cause des services qu’il leur rend dans cette distribution des secours, et lorsqu’ils repartent pour Antioche ils l’emmènent avec eux (Actes 12.25), tout comme auparavant Barnabas avait emmené de Tarse à Antioche Saul lui-même (Actes 11.25 et suivant). Le développement rapide de l’Église chrétienne en cette capitale de la Syrie réclamait en effet de nouveaux et actifs collaborateurs ; on voit (Actes 13.1 ; Actes 13.3) s’y multiplier « prophètes » et « docteurs » (prédicateurs et instructeurs), puis s’imposer d’En-haut le programme de la mission chrétienne pour laquelle deux d’entre eux sont désignés : précisément encore Barnabas et Saul, qui partent bientôt pour Chypre, « ayant Jean avec eux pour les aider » (Actes 13.3), littéralement : comme serviteur ; le terme ici employé, hupêrétês, est dans le grec classique le titre du subordonné d’un chef, non pas subalterne, mais secrétaire, aide de camp, ordonnance, etc. Les fonctions assignées à ce jeune homme sont donc bien celles d’un auxiliaire et non pas d’un égal à côté des apôtres, et pas davantage celles d’un simple domestique ; il devait avoir à s’occuper des arrangements matériels du voyage, des formalités, des rendez-vous, peut-être même des baptêmes, s’il ressort de 1 Corinthiens 1.14-16 que saint Paul n’en administrait guère lui-même ; ainsi les deux missionnaires pouvaient se consacrer plus complètement à leur tâche absorbante, surtout spirituelle.

4.

Mais cette collaboration à trois ne dura guère. Après la visite de Chypre, dès qu’ils ont regagné par mer le continent, au port de Perge, Jean quitte ses deux compagnons pour retourner à Jérusalem (Actes 13.13), auprès de sa mère. Bien des hypothèses ont été risquées pour expliquer un aussi rapide abandon. Le jeune homme était-il en mauvaise santé, ou du moins assez fatigué déjà pour redouter l’épuisant et périlleux trajet depuis la côte pam-phylienne fort malsaine jusqu’aux hauts-plateaux pisidiens fort mal fréquentés (cf. la maladie de Paul en Galatie : Galates 4.13 et suivant, et tous les risques courus dans ses voyages : 2 Corinthiens 11.26 et suivants) ? Marc estimait-il qu’un pareil itinéraire, au sein de populations à forte proportion païenne, l’aurait beaucoup plus éloigné de son pays qu’il n’avait été prévu lors du départ ? Ou bien l’auteur du récit, qui vient de montrer d’une touche discrète Barnabas désormais éclipsé par « Saul appelé aussi Paul » (Actes 13.9, comparez d’abord « Barnabas et Saul » J (Actes 11.25 ; Actes 11.30 ; Actes 12.24 ; Actes 13.1 ; Actes 13.2 ; Actes 13.7) Puis « Paul et Barnabas » (Actes 13.43 ; Actes 13.46 ; Actes 13.50 ; Actes 14.1 ; Actes 14.3 etc.), n’a-t-il pas voulu indiquer, dans Actes 13.13, sans y insister davantage, que ce changement de chef dans la troupe missionnaire avait déplu à Jean-Marc, lequel (nous le verrons plus loin) était proche parent de Barnabas, et devait préférer son autorité paisible à la fougueuse indépendance de Paul ? Cette façon elliptique de réduire le fait nouveau (changement de chef) en une tournure de style (« Paul et ses compagnons ») et d’en rapprocher la conséquence sans la rattacher explicitement à sa cause (« Jean se sépara d’eux »), serait bien dans la manière du rédacteur du livre des Actes. Quoi qu’il en soit de ses motifs, Marc pouvait avoir aussi ses excuses : le Saint-Esprit ne l’avait pas mis à part, lui, pour la mission, l’Église ne l’avait pas consacré, il n’était qu’un surnuméraire, choisi par les missionnaires sous leur propre responsabilité, mais (comme les faits allaient le prouver) nullement indispensable ou irremplaçable ; si de telles conditions d’engagement lui conservaient à ses yeux sa liberté, il a pu se juger autorisé à en user en présence des faits imprévus énumérés plus haut (voir Paul [ses voyages], II).

5.

Quelles qu’en aient été les raisons, sa défection devait être jugée en tout cas fort différemment par ses deux aînés. Barnabas la considéra si peu comme une désertion, qu’au moment de repartir en mission avec Paul, environ 3 ans plus tard (49/50), il voulait à tout prix, une fois de plus, l’« emmener » ; Paul au contraire n’y consentit à aucun prix, précisément parce qu’« il les avait quittés en Pamphylie et abandonnés » en plein travail. Certains commentateurs mettent ce différend en relation avec l’incident d’Antioche, où Paul avait récemment condamné les menées judaïsantes de Céphas et de Barnabas (Galates 2.11-14) ; il paraît pourtant difficile d’admettre que l’auteur du livre des Actes eût alors reporté sur Marc la responsabilité de la rupture entre Paul et Barnabas. Ni l’un ni l’autre ne voulurent céder, et la discussion fut vive (grec paroxusmos) ; elle aboutit à la séparation : Barnabas partit avec Marc pour évangéliser encore Chypre, son propre pays d’origine (cf. Actes 4.36), tandis que Paul, commençant lui aussi son second voyage missionnaire par son propre pays d’origine, la Syrie et Cilicie (cf. Actes 22.3), prenait pour nouveau compagnon Silas, auquel il devait bientôt adjoindre Timothée (Actes 15.40 ; Actes 16.3). C’est dans ces circonstances que Barnabas (voir ce mot) disparaît du livre des Actes, bien que Paul doive le citer quelque 5 ans plus tard dans 1 Corinthiens 9.6 comme un apôtre du Seigneur, en des termes qui le supposent encore vivant. D’après les Actes de Barnabas, ouvrage apocryphe du IVe ou du Ve siècle fort sujet à caution, il aurait été martyr dans l’île de Chypre et Marc aurait alors gagné l’Égypte pour prêcher l’Évangile dans la ville d’Alexandrie. Cette dernière tradition n’est pas inacceptable, car d’anciens témoignages (Eusèbe, Jérôme, Épiphane, etc.) rattachent à Marc la fondation de cette Église, quoiqu’il soit étrange que ses deux plus grands chefs, Clément et Origène, n’en parlent ni l’un ni l’autre. Eusèbe précise que le successeur de Marc y serait entré en fonctions dans la 8e année de Néron (61/62), ce qui rendrait compte de l’activité de Marc pendant une dizaine d’années, jusqu’à ce que nous le retrouvions en la compagnie de Paul.

6.

Il y paraît tout d’abord dans Colossiens 4.10 : « Marc, le cousin de Barnabas » ; proche parenté, car le grec anepsios désigne spécialement les cousins germains (voir Cousin) : Marie mère de Marc devait être sœur de la mère ou du père de Barnabas. Ainsi se confirme bien l’identité, que nous avons admise jusqu’ici, du Jean-Marc compagnon de Barnabas d’après Actes, avec le Marc cousin de Barnabas et compagnon de Paul d’après trois épîtres de ce dernier. Si ses épîtres aux Colossiens et à Philémon sont écrites de Rome (comme nous le supposons), elles se placent vers 59-61 ; si elles datent de la captivité de Césarée (voir Colossiens, III), elles remontent à environ 3 ans plus tôt, ce qui cadre moins bien avec l’époque précitée suggérée par Eusèbe pour le départ de Marc d’Alexandrie. Dans l’une ou l’autre hypothèse les allusions de Paul à des recommandations que les chrétiens de Colosses ont déjà reçues à son sujet et l’ordre de l’apôtre de bien l’accueillir s’il va les voir (car selon toute apparence la tournure ambiguë de la phrase se rapporte bien à Marc et non pas à Barnabas) indiquent que Marc est connu d’eux, et sans doute les a visités antérieurement, en tout cas qu’il doit avoir l’intention de bientôt se rendre en leur région. L’apôtre lui-même l’espérait, escomptant sa propre libération : il le dit expressément à l’hôte de l’Église même de Colosses, Philémon, dans le billet qu’il lui adresse en même temps que l’épître à la communauté (cf. Philémon 1.24). Ces deux mentions de Marc par Paul prouvent péremptoirement qu’entre eux le vieil incident est clos : non seulement il le recommande aux chrétiens de la vallée du Lycus, qui connaissaient fort bien son abandon lors de la première mission dans une région frontière de la leur, mais encore il insiste sur le fait que Marc est l’un des trois seuls frères d’origine israélite, signifiant : circoncis, qui l’ont soutenu dans sa captivité ; son ancien « aide », le trouvant prisonnier, est devenu son « compagnon de travail » (grec sunergos) et, par là, une « consolation » (parêgoria). Après l’ancienne brouille passagère, la réconciliation complète ne peut que les honorer l’un et l’autre.

7.

Marc s’est-il effectivement rendu à Colosses ? On l’ignore. Mais en Asie Mineure, certainement, si la 2e épître de Paul à Timothée est bien, comme nous le pensons (voir Pastorales), un message d’une deuxième captivité de l’apôtre à Rome, sa dernière, peu avant sa mort (vers 64 ou 67). S’adressant à son disciple, qui se trouve alors non loin de Troas (2 Timothée 4.13) et probablement à Éphèse, et l’engageant à venir le rejoindre bientôt (2 Timothée 4.9), Paul dit à Timothée de prendre en chemin et de lui amener Marc, qui lui est « fort utile pour le ministère » (2 Timothée 4.11). Encore une fois est caractérisé comme une activité auxiliaire ce genre de service (grec diaconia), ministère pratique, dans lequel il excellait. On aime à recueillir au sujet du jeune compagnon de la première mission comme des dernières épreuves ce témoignage et ce vœu suprêmes du grand apôtre, à la veille de son martyre (2 Timothée 4.6 ; 2 Timothée 4.8).

8.

Devait-il le revoir, avant la fin ? Ce n’est pas impossible, car vers l’époque même où Paul va disparaître, à Rome, voici reparaître Pierre, à Rome aussi, qui dans son épître (1 Pierre 5.13) appelle Marc son « fils » (huïos). Que ce titre d’affection soit proprement celui d’un fils spirituel, amené à l’Évangile par l’apôtre lui-même (en ce cas, Paul disait plutôt : enfant [teknon], cf. Philémon 1.10, etc.), ou dans un sens plus général celui d’un jeune et fidèle disciple, il semble en tout cas fort bien approprié à Marc de la part du vieil ami de sa mère qu’au temps de sa jeunesse il voyait à la maison, le plus considéré parmi les Douze, se joindre aux frères assemblés sous l’épreuve des persécutions. Élève et maître se sont donc retrouvés « à Babylone », endroit d’où Pierre envoie sa lettre en transmettant à ses lecteurs la salutation de Marc ; on voit généralement dans ce nom de Babylone une appellation symbolique (comme est aussi symbolique l’expression voisine : sunéklektê = la co-élue, c’est-à-dire certainement l’Église), et l’analogie de l’Apocalypse (Apocalypse 14.8 etc.) fait reconnaître la Rome impériale sous le nom figuré de Babylone (voir ce mot). En quelque année que Pierre soit mort, sans doute à Rome, probablement sous Néron, soit en même temps que le martyre de Paul soit quelques années après (voir Simon Pierre), la présence de Marc auprès de lui dans la capitale à cette époque (entre 64 et 68) concorde exactement avec la très solide tradition chrétienne qui situe précisément dans ce cadre la composition de l’Évangile selon saint Marc par ce disciple lui-même, alors devenu l’« interprète » (grec herméneutês) de la prédication de Pierre (voir Marc [Évangile de], I ; Évangiles Synoptiques, conclusion). Cette concordance avec le témoignage unanime de l’Église assure les plus fortes probabilités à notre interprétation de 1 Pierre 5.13, parmi les diverses explications, toutes hypothétiques, qui dépendent des solutions données aux problèmes de la 1ère épître de Pierre (voir article) : auteur, époque, lieu de composition. À propos de cette huitième et dernière mention de Marc dans le Nouveau Testament, il est à remarquer qu’elle fut écrite sous la dictée de Pierre par le disciple Silvain (1 Pierre 5.12), sans doute le Silas (voir ce mot) du livre des Actes, jadis emmené par Paul en mission à la place de Jean-Marc précisément (Actes 15.37 ; Actes 15.40) ; ce Silas, ancien associé de Paul, se trouve finalement avec Pierre, auprès duquel il joue le rôle de « secrétaire » pour rédiger cette épître, comme Marc jouera auprès du même Pierre le rôle d’« interprète » pour prendre des notes sur la prédication de l’apôtre et pour les composer ensuite en l’Évangile qui portera le nom du disciple.

9.

En dehors des traditions relatives à cette rédaction de l’Évangile de Marc, qu’on trouvera dans l’article suivant, les témoignages des Pères de l’Église concernant sa personne sont rares et fort incertains. D’après des documents romains (l’évêque Hippolyte au IIIe siècle, les préfaces latines de l’Évangile, celle de la Vulgate et un manuscrit espagnol de cette dernière au VIIIe siècle), il aurait porté un surnom grec : l’estropié des doigts ou d’un doigt (kolobodaktulos). On en a cherché des explications bien peu naturelles : il se serait amputé volontairement un pouce pour échapper au sacerdoce juif (cf. Lévitique 21.16 et suivants ; mais ceci implique qu’il aurait été de la tribu de Lévi, comme son cousin Barnabas : supposition sans aucun appui), ou bien on aurait souligné comme un mérite le fait d’avoir pu, quoique mutilé, composer un ouvrage ; ou bien, au contraire, le surnom aurait eu un sens figuré péjoratif, soit comme équivalent de déserteur pour son abandon de la première mission, soit comme sobriquet destiné par certains philosophes à ridiculiser la brièveté de son Évangile ! Si le souvenir de cette singulière épithète, conservée dans les milieux chrétiens de Rome, a quelque valeur historique, mieux vaut l’accepter dans son sens le plus naturel et y voir une infirmité, accidentelle ou congénitale, ayant pu affecter l’une des mains ou même les deux, ou bien consister en un pied bot ou une claudication, et de nature à dériver la carrière du disciple vers ce ministère de second plan par lequel il rendit des services considérables à l’Évangile, comme auxiliaire des apôtres d’avant-garde.

10.

Au sujet de sa mort on ne sait rien de sûr. Diverses traditions ont rattaché, comme nous l’avons dit, une certaine période de son ministère à l’Église d’Alexandrie et à la mission en Égypte ; il y aurait été le premier évêque, y aurait subi le martyre et y aurait été enseveli. Au IXe siècle, des Vénitiens y auraient pris ses cendres pour les transporter dans leur cité. Des récits apocryphes et de nombreuses légendes ont fleuri autour de sa personne, de son martyre et de l’enlèvement soi-disant miraculeux de son corps jusqu’à Saint-Marc, à Venise, dont il a été fait le patron, et où l’on voit encore une place d’honneur réservée au « lion de saint Marc » (Invention évoquée par l’attribut de l’Évangile de Marc dans l’iconographie chrétienne : voir Évangile, II).

Jean Laroche


Numérisation : Yves Petrakian