Le mot éts est un des substantifs qu’on rencontre le plus souvent dans l’Ancien Testament ; il y a surtout le sens de bois, toutefois dans une centaine de passages il a celui d’arbre.
On peut relever les points suivants relatifs à l’arbre.
La fécondité de l’arbre fruitier dépend de Dieu (Lévitique 26.4 ; Lévitique 26.20), mais les guerres lui étaient néfastes (Deutéronome 20.20 ; 2 Rois 3.19 ; Jérémie 6.6).
Sept fois l’arbre sert de potence (Genèse 40.19 ; Deutéronome 21.22 ; Deutéronome 21.23 ; Josué 8.29 ; Josué 10.26 ; Josué 10.27 Esther 2.23) où la désignation de la croix du Seigneur par le mot poét. « le bois » ; (Actes 5.30 ; Actes 10.39 ; Actes 13.29 ; Galates 3.13 ; 1 Pierre 2.24) les Pères de l’Église aimaient à opposer le premier arbre, dont le fruit introduisit la mort dans le monde (Genèse 3), et le deuxième, dont les feuilles sont pour la guérison des nations (Apocalypse 22.2).
Quatorze fois il est question d’arbres verdoyants, verts, touffus ; (Deutéronome 12.2 ; Deutéronome 16.21 ; Ésaïe 57.5 ; Jérémie 2.20 ; Jérémie 3.6-13 ; Jérémie 17.2 ; Jérémie 17.8 ; Ézéchiel 6.13 ; Ézéchiel 20.28 ; 1 Rois 14.23 ; 2 Rois 16.4 ; 2 Rois 17.10 ; 2 Chroniques 28.4) il s’agit alors des sacrifices que les Israélites, à l’imitation des idolâtres, offraient sur les hauts-lieux, hauteurs où une irrigation souterraine abondante favorisait le développement d’une riche végétation arborescente. Au désert l’arbre ne prospérait qu’aux oasis ; il fut donc associé aux sources bienfaisantes dans la religion sémitique primitive, et le culte de l’arbre sacré se perpétua longtemps (cf. Genèse 12.6 ; Genèse 13.18 ; Genèse 21.33, Juges 9.37 ; 1 Samuel 14.2 ; 1 Samuel 31.13 ; 2 Samuel 5.24, etc.). Voir Haut-Lieu. L’arbre est une image de force, de longévité, d’arrogance, quelques fois suivie d’une chute soudaine (Ésaïe 2.13 ; Ésaïe 10.33 ; Ésaïe 65.22 ; Ézéchiel 17.22 ; Ézéchiel 31.3 et suivants, Job 19.10, etc.) ; on connaît la fable des arbres cherchant un roi (Juges 9.8-15). Pour les arbres du jardin d’Éden (Genèse 2, Genèse 3), voir Chute. Ailleurs, quatre fois il est parlé d’un arbre de vie (Proverbes 3.18 ; Proverbes 11.30 ; Proverbes 13.12 ; Proverbes 15.4) ; les commentateurs supposent qu’il faut interpréter comme suit ces passages : « La sagesse est une source de longue vie pour ceux qui la saisissent » ; « l’œuvre du juste est une source de longue vie » ; « le souhait accompli est une source de paix » ; « une langue qui apaise est une source de paix ». Le terme arbre de vie se rattache peut-être par allusion à l’arbre de vie du jardin d’Éden (Genèse 2.9), mais ici la longévité promise au sage est due à une qualité de l’esprit et du cœur. D’ailleurs le juste est souvent comparé à un bon arbre fruitier.
Voir (Jérémie 17.8 ; Psaumes 1.3 ; Matthieu 3.10 ; Matthieu 7.17 ; Matthieu 12.33) Forêt, et les divers noms d’arbres.
Ch.-Ed. M.
Numérisation : Yves Petrakian