(hébreu dôb ; racine dâbab = se glisser doucement). Animal sauvage connu en Palestine (Ésaïe 59.11), généralement présenté comme fort dangereux, presque à l’égal du lion (Amos 5.19 ; Proverbes 28.15 ; Lamentations 3.10 ; Sagesse 11.17), et comme capable d’emporter et de dévorer des brebis (1 Samuel 17.34 ; 1 Samuel 17.36 ; 1 Samuel 17.37 cf. Siracide 47.3), voire même des enfants (2 Rois 2.24). En ce dernier exemple, il s’agit de la femelle de l’ours, laquelle, privée de ses oursons, est d’une férocité proverbiale (2 Samuel 17.8 ; Osée 13.8 ; Proverbes 17.12). Aussi les visions d’apocalypses représentant les grandes puissances hostiles à Dieu introduisent-elles l’ours parmi les animaux redoutables qui les symbolisent (Daniel 7.5, cf. Apocalypse 13.2), tandis que le tableau messianique du prophète cite l’ourse parmi les bêtes féroces devenues miraculeusement inoffensives et paissant avec les animaux domestiques (Ésaïe 11.7).
Tant de mentions bibliques de l’ours donnent à penser que ce quadrupède plantigrade était autrefois assez commun en Palestine proprement dite, d’où il est aujourd’hui à peu près disparu, comme en ont disparu bois et forêts indispensables à son existence. Pour le retrouver, il faut explorer les pentes boisées du Liban et de l’Antiliban, particulièrement les contreforts de l’Hermon, et plusieurs régions de l’est du Jourdain. C’est l’ours de Syrie (ursus Syriacus), espèce plus petite et de couleur plus claire que celle d’Europe. Vivant ordinairement en solitaire, il se nourrit surtout de substances végétales, de fruits et de miel ; poussé par une faim vorace, il peut exceptionnellement attaquer les animaux, mais il est extrêmement rare aujourd’hui qu’il s’attaque à l’homme.
Numérisation : Yves Petrakian