Anciennement Tadmor ; aujourd’hui Toud-mour, village établi au milieu des ruines de la célèbre Palmyre, en plein désert de Syrie, à 250 km de Damas, 150 de Homs, 210 d’Alep, 190 de l’Euphrate (Déir-ez-zor), oasis et halte des caravanes. On discute beaucoup pour savoir si Palmyre est mentionnée dans l’Ancien Testament ; les textes qu’on invoque, sans être décisifs, trouvent un sérieux appui dans les inscriptions assyriennes. Une de Tiglath-Piléser Ier (1110 avant Jésus-Christ) cite « la ville de Ta-ad-mar qui est au pays d’Amourrou ». Dès lors, on peut accorder un certain crédit aux textes bibliques qui attestent la haute antiquité de Palmyre et qui rattachent même sa fondation à Salomon (2 Chroniques 8.4 et 1 Rois 9.18, ici en lisant le qeri ou correction massorétique). La mention de Baalath, si Baalath pouvait être identifié avec certitude avec Baalbek (voir ce mot), serait une confirmation nouvelle pour la thèse qui place la Tadmor biblique à Palmyre et non quelque part dans le désert de Juda. Si la ville existe à haute époque (ce qu’affirment aussi les textes cunéiformes), sa prospérité et sa richesse sont infiniment plus tardives. Elles ne datent véritablement que du Ier au IIIe siècle de l’ère chrétienne. Palmyre, dont les habitants avaient fui devant Antoine (34 avant Jésus-Christ), prit en l’honneur d’Hadrien qui la visita (129 après Jésus-Christ) le nom d’Hadriana, mais ne devint colonie romaine que sous Septime Sévère (198-211). La grande famille des Odeinat assura son indépendance, mitigée toutefois par le contrôle des empereurs romains. Odeinat, puis, à sa mort, sa femme Zénobie, désireux de connaître l’émancipation totale, se heurtèrent tour à tour à Gallien, Claude et surtout Aurélien. Celui-ci mit le siège devant la capitale de sa vassale rebelle, s’en empara, la détruisit (273 après Jésus-Christ), et Zénobie, enchaînée, fut traînée à Rome derrière le char de son vainqueur. Palmyre saccagée disparut dans l’oubli et fut littéralement découverte, en 1678, par des négociants anglais résidant à Alep. Les voyageurs s’y succédèrent à nouveau, rapportant croquis, plans et copies d’inscriptions. En 1754, la langue palmy-rénienne fut déchiffrée et l’on réussit dès lors à pénétrer dans l’histoire de la grande cité. Ses monuments ruinés attestent encore aujourd’hui sa prospérité : la longue colonnade avec son arc de triomphe, le temple de Bel et les grandes tours funéraires sont les plus imposants. Un des dieux adorés à Palmyre est appelé par une inscription : « Celui dont le nom est béni pour l’éternité ». Il y a là sans aucun doute une influence d’origine juive, et l’on y peut trouver une réminiscence de Daniel 2.20 ou de Psaumes 72.19. Cela n’étonne en rien puisqu’on sait maintenant qu’il y avait à Palmyre une colonie juive importante.
A. P.
Numérisation : Yves Petrakian