Région de l’Anatolie centrale, située au nord de la Pamphylie. La chaîne du Taurus, qui les sépare, présente au sud des pentes abruptes, tandis que la Pisidie, au Nord, est un plateau élevé, coupé ici et là par de profondes vallées. Il s’y trouve plusieurs lacs, dont le plus grand a environ 50 km de long. Pays sauvage, où seule une rude race de pâtres, qui étaient probablement d’origine sémitique, pouvait s’adapter et se plaire ; et ces pâtres étaient quelque peu adonnés au brigandage. Les Pisidiens sont décrits dans l’Anabase comme un peuple imparfaitement soumis à un joug étranger et toujours prêt à créer des difficultés au pouvoir royal. Lorsque Alexandre le Grand fit sa marche triomphante à travers l’Asie Mineure, les Pisidiens, fortement retranchés dans leurs montagnes, s’opposèrent avec succès aux troupes qui devaient envahir leur pays ; les Romains, qui annexèrent la Pisidie à leur empire, ne réussirent jamais à en discipliner complètement les habitants.
Quand Paul, dans 2 Corinthiens 11.26 et suivant, fait allusion aux risques qu’il a courus : « périls sur les fleuves, périls de la part des brigands », il pense peut-être, entre autres souvenirs, à de pénibles incidents de son premier voyage, de la mer à Antioche de Pisidie, ainsi qu’au retour en sens inverse.
Il est assez difficile de bien établir la distinction entre la Phrygie et la Pisidie de cette époque. Au début de notre ère, elles étaient séparées administrativement ; plus tard, les Romains coupèrent en deux la Pisidie, unissant la partie méridionale à la Pamphylie et l’autre à la province de Galatie, très agrandie. W.M. Ramsay assure que le nom de Pisidie fut donné à toute la région qui était devenue la Phrygia Galatica. C’est ainsi qu’Antioche dont il est question dans Actes 13.14, originairement une ville de Phrygie, devint dans le langage courant Antioche de Pisidie (voir Paul [ses voyages], III).
Numérisation : Yves Petrakian