(Hébreu nebîâh ; grec prophétis).
La Bible, qui fait à la femme une place si importante dans l’histoire de l’établissement du Royaume de Dieu, ne lui donne presque aucun rôle dans les annales du prophétisme.
À part Débora, la Jeanne d’Arc des Hébreux (Juges 4.4), nous ne trouvons dans l’Ancien Testament que Marie, sœur de Moïse (Exode 15.20), et Hulda, contemporaine du roi Josias (2 Rois 22.14), qui soient appelées prophétesses. Pour Marie, Nombres 12.6 prouve que son titre ne lui venait pas de ce qu’elle eût le don de prophétie ; peut-être devait-elle ce qualificatif au fait qu’elle était la sœur du prophète, tout comme la femme d’Ésaïe est appelée « la prophétesse » en tant qu’épouse d’un prophète (Ésaïe 8.3). Quant à Hulda, femme d’un fonctionnaire de Jérusalem, elle apparaît bien avec les caractères d’une envoyée de l’Éternel (2 Rois 22.15-20). Le texte hébreu nous signale encore en Noadia (Néhémie 6.14) une femme qui appartenait au clan des faux prophètes ; mais comme le texte des LXX dit : « Souviens-toi, ô Dieu, de Noadia le prophète, et des autres prophètes qui cherchaient à m’effrayer », et que la Vulgate fait aussi de Noadia un prophète, il est fort possible que nous ayons affaire ici à une erreur du copiste hébreu et que Noadia ait été un homme.
Le Nouveau Testament ne cite qu’un nom de prophétesse : Anne, fille de Phanuel (Luc 2.36). Mais la façon dont Anne est présentée, vivant dans le service du Temple et parlant de l’enfant Jésus après que celui-ci y eut été porté, doit nous conduire à la rapprocher, non des prophétesses de l’ancienne alliance, Débora ou Hulda, mais de celles de la nouvelle alliance, c’est-à-dire des femmes qui, lorsqu’elles y étaient poussées par l’Esprit, telles les quatre filles de l’évangéliste Philippe (Actes 21.9), interprétaient la parole de Dieu et priaient dans les assemblées pour l’édification de l’Église (1 Corinthiens 11.5).
De l’ensemble des textes relatifs aux prophètes et aux prophétesses dans la Bible, il ressort que le prophétisme se présente sous deux aspects différents. Il manifeste :
Alexandre Westphal
Numérisation : Yves Petrakian