(Du latin ratio, de reor = calculer, penser.)
Il ne faut pas croire que l’on trouvera dans la Bible le terme « raison » avec le sens philosophique de faculté supérieure qui nous donnerait les vérités absolues et les premiers principes de la connaissance, communs à tous les hommes. « Raison », ici, ne désigne que le pouvoir de faire bon usage de nos facultés intellectuelles. Par là, « raison » touche à « sagesse », à « bon sens », à « sens commun », et son opposé est la folie (cf. Ésaïe 29.16).
Avoir une « raison saine » (Proverbes 13.15) signifie : savoir apprécier avec justesse la valeur de gens et choses, posséder le discernement (voir Sagesse, Folie). Le plus grand malheur qui puisse arriver, c’est de perdre la raison (cf. Daniel 4.36).
Le « culte raisonnable » ou « rationnel » ou « logique », c’est le culte qui répond exactement aux exigences de Dieu (Romains 12.1). L’adjectif grec logikos, employé par Paul dans ce passage, montre qu’on ne saurait sans s’abuser confondre la raison au sens biblique avec le nous qui est la faculté de penser, l’illumination intérieure, source de l’intelligence, l’esprit au sens humain (Romains 1.28 ; Romains 7.25 etc.).
Divers passages montrent les interlocuteurs de Jésus qui « raisonnent » (Marc 8.17; Luc 5.21 ; Matthieu 21.25, cf. Jacques 2.4) ; il s’agit alors généralement de discussions qui ressemblent fort aux murmures. D’où les « raisonnements » dont Paul dit que le chrétien les renverse avec des armes spirituelles (2 Corinthiens 10.5), et les « faux raisonnements » par lesquels s’abusent les personnes promptes à parler et à disputer (Jacques 1.22).
Numérisation : Yves Petrakian