(hébreu carcôm). Cette plante, mentionnée une seule fois, parmi les produits végétaux odoriférants (Cantique 4.14), est le crocus sativus, famille des Iridacées ; plante bulbeuse, dont le bulbe est plein, à peu près sphérique, de la grosseur du pouce.
Les fleurs sont radicales ; comme l’ovaire reste enfoui dans le sol, leur tube, très long, ressemble à un pédoncule ; elles sont grandes, violettes, teintées de rosé et de pourpre ; les 3 stigmates, pendants, sont rouges, d’une odeur aromatique ; on en tire la drogue et l’assaisonnement qu’on appelle safran. Hippocrate vantait déjà les vertus médicinales de cette plante ; les Hébreux l’utilisaient dans la cuisine et la teinturerie, de même que les Égyptiens et les Phéniciens ; on croit que ce sont les Phocéens qui l’introduisirent et la propagèrent en Provence.
Le Midi ainsi que l’Orient en font encore usage comme condiment ; l’industrie l’emploie pour colorer certains articles ; la pharmacie lui reconnaît quelque action sur le système nerveux, l’appétit et la digestion. C’est d’ailleurs une plante vénéneuse. Le safran est toujours d’un prix très élevé, 1 kg représentant la matière d’environ 140 000 fleurs.
Ch.-Ed. M.
Numérisation : Yves Petrakian