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Assemblée
Dictionnaire Biblique Westphal Bost

I

Dans l’Ancien Testament, ce mot est la traduction de plusieurs mots hébreux (par exemple 1 Samuel 19.20, assemblée de prophètes ; Psaumes 26.6, l’assemblée de ceux qui font le mal ; Proverbes 21.16, l’assemblée des morts ; Jérémie 6.11, l’assemblée des jeunes gens ; Jérémie 15.17, l’assemblée des moqueurs). Tous ces passages parlent d’assemblées particulières et de groupements spéciaux. Mais les mots hébreux les plus fréquents, qâhâl (idée de convocation) et édah (idée de rendez-vous), se rapportent au peuple d’Israël dans son ensemble, avec des nuances différentes, sans toutefois que chacun de ces deux mots soit employé à l’exclusion de l’autre pour un sens particulier.

1.

Dans son sens le plus général, le mot assemblée désigne l’ensemble du peuple d’Israël (dénombrements : Nombres 1.2 ; Esdras 2.64, correspond à l’expression « le peuple », du texte plus ancien de 2 Samuel 24.2, où il est aussi question de recensement). Cette assemblée au complet, « hommes et femmes », nous la retrouvons au désert, murmurant contre Moïse parce qu’elle n’a pas d’eau (Nombres 20.1-13), ou encore au moment du choix de Josué comme successeur de Moïse (Nombres 27.12-23), et, plus tard, écoutant la lecture d’Esdras (Néhémie 8.2).

2.

Mais bien souvent l’assemblée correspond à la réunion des hommes dans toutes les affaires politiques ou juridiques (Lévitique 24.14, « l’assemblée le lapidera » ; Nombres 35.12 ; Nombres 35.24, « l’assemblée jugera » ; Juges 20.1-2 ; Juges 21.8 et suivants, assemblée réunie pour faire la guerre). Cf. aussi Psaumes 107.32, où assemblée est en parallèle avec le « conseil des anciens ».

3.

L’assemblée de l’Éternel représente souvent le peuple hébreu en tant que théocratie, Église-nation, dans ses rapports avec Dieu. Elle est consacrée (Nombres 16.3). Tous ne peuvent y entrer (Deutéronome 23.1-8). Elle se réunit pour des cérémonies (Exode 12.6 ; Lévitique 4.14 ; 2 Chroniques 29.23 ; 2 Chroniques 29.28).

4.

De là vient le sens de la « sainte assemblée », « assemblée solennelle », donné aux grandes fêtes religieuses du peuple d’Israël, spécialement celles des Pains sans levain et des Tabernacles (Lévitique 23.36 ; Nombres 29.35). C’est contre ces fêtes qui avaient dégénéré que s’élèvent les prophètes lorsqu’ils blâment les « assemblées » (Amos 5.21 ; Ésaïe 1.13).

5.

Les Psaumes évoquent la spiritualité des « assemblées », lorsqu’ils parlent de « l’assemblée des fidèles de Jéhovah » (Psaumes 149.1), qui se réunit pour chanter ses louanges (Psaumes 22.23 ; Psaumes 26.12 ; Psaumes 68.27).

II

Les mots grecs par lesquels les LXX ont traduit les termes hébreux signifiant « assemblées sont presque indifféremment sunagôgê et ekklêsia. C’est plus tard que ces mots prirent des sens bien différents, spécialement au début de l’Église chrétienne. Tandis que sunagôgê gardait un sens concret : assemblée réunie en un certain lieu, et finalement désignait les lieux de réunion de l’Église juive, ekklêsia avait un sens plus spirituel et représentait « la communauté de ceux qui étaient appelés par Dieu au salut » et s’est appliquée plus spécialement au christianisme.

Le mot « assemblée » se rencontre assez rarement dans le Nouveau Testament, jamais dans les Évangiles ; ce sont plutôt les termes « synagogue » ou « Église » qui sont utilisés. Cependant le mot « assemblée » se trouve parfois pour désigner une réunion quelconque (Actes 19.32 ; Actes 23.7), plus généralement il indique une réunion de chrétiens groupés pour le culte (Actes 11.26 ; 1 Corinthiens 14.23 ; 1 Corinthiens 14.35 ; Hébreux 10.25 ; Jacques 2.2). La Réforme calviniste a souvent recours à ce terme biblique pour désigner ses cultes : « nos assemblées spirituelles », écrit Calvin ; et pendant toute la période des persécutions ce fut le plus employé parmi les Huguenots : ils allaient « a l’assemblée » ou « aux assemblées du Désert ».


Numérisation : Yves Petrakian