Proconsul romain de Chypre lors du premier voyage missionnaire de Paul.
Entendant parler de Paul et de Barnabas, il se les fit amener et, malgré l’opposition acharnée du magicien Bar-Jésus, que Paul frappa de cécité, il fut gagné à la foi chrétienne (Actes 13.6-12). « Homme d’une intelligence éprouvée » que sa soif de vérité prédisposait à recevoir l’Évangile. L’invraisemblance historique du titre de proconsul à Chypre, jadis soutenue sur la foi d’un texte de Strabon disant que cette île était gouvernée par un propréteur, est aujourd’hui disparue. On sait maintenant que la création par Auguste de la province sénatoriale de Chypre (22 avant Jésus-Christ) la fit désormais gouverner par un proconsul ou par un propréteur ayant titre et rang de proconsul.
De plus, une monnaie trouvée dans l’île, et datant probablement de l’an 55, porte l’inscription : « Au temps de Paul, proconsul » ; une inscription découverte à Karavastasi ou Soli (côte nord de l’île) est datée du « proconsulat de Paul ». On peut ajouter que l’Histoire Naturelle de Pline invoque sur certains faits, dont deux concernent spécialement Chypre, l’autorité de Sergius Paulus. Ce Romain appartenait, comme l’indique son nom (nomen), à la famille (gens) Sergius, dont les inscriptions anciennes marquent aussi les relations avec Chypre ; il portait le même surnom (cognomen) que l’apôtre : Paulus, signifiant : Paul. On a souvent supposé, avec saint Jérôme, que celui-ci avait changé de nom en souvenir de ce converti : et il est vrai que la formule « Saul, appelé aussi Paul » semble assez inattendue dans Actes 11.9 ; mais on admet aujourd’hui que le Juif helléniste de Tarse avait deux noms, l’un hébreu : Saul, l’autre romain : Paulus, signifiant : le Petit ?, et que c’est ce dernier qui devint usuel en pays païen (voir Paul [ses voyages], II).
Numérisation : Yves Petrakian