La plupart des espèces de singes habitent les régions intertropicales ; la faune de la Palestine n’en possède pas.
L’unique mention biblique de cet animal se trouve dans l’énumération deux fois donnée des produits précieux que le luxe du grand roi Salomon lui permettait de faire venir des pays lointains sur les navires de sa flotte (1 Rois 10.22 ; 2 Chroniques 9.21). Le nom hébreu de cet animal, qôph, est apparenté au sanscrit kapi ; les singes en question pouvaient donc provenir de l’Inde, comme les dents d’éléphant et les paons (voir ce mot). Il s’en trouvait aussi dans le sud de l’Arabie (Yémen), l’Abyssinie et l’Afrique tropicale.
Les inscriptions et les sculptures des monuments égyptiens et assyriens, les lettres de Tell el-Amarna et d’autres documents de l’antiquité témoignent de l’intérêt des Orientaux pour les singes, qu’ils élevaient en captivité comme des animaux curieux ; les souverains d’Égypte et d’Assyrie en importaient, et il est probable qu’en cela Salomon suivit leur exemple.
Les anciens Égyptiens, prenant pour un culte au soleil les gambades matinales et crépusculaires du cynocéphale de la vallée du Nil, avaient représenté sous sa forme de babouin à tête de chien leurs dieux Thot et Hapi, ainsi que les génies chargés d’accueillir dans l’autre monde la barque solaire ; d’où le nom scientifique de cette espèce : papio Thot, L’Inde et Ceylan connaissent surtout des singes à longue queue comme les semnopithèques, dont une espèce (semnopithecus entellus) est aussi l’objet de la vénération des Hindous.
Numérisation : Yves Petrakian